Un hommage a été rendu hier à Ferhat Abbès et Benyoucef Benkhedda, respectivement premier et second président du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Apparemment, Abdelhamid Mehri n'aime pas fouiller dans le passé. Les dédales de l'Histoire sont-ils si dangereux que ça? Invité, hier au forum du quotidien El Moudjahid, à revenir sur le conflit ayant opposé le Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) et l'Etat-major général (EMG), un certain été 1962, l'ancien ministre des Affaires nord-africaines, lors de la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne dira: «Toutes les révolutions ont leurs conflits. La Révolution algérienne a, elle aussi, les siens propres. Le conflit entre le Gpra et l'EMG est une longue histoire. Je ne peux donc pas y revenir maintenant.» Il faut rappeler que la crise ayant opposé les deux entités a été observée «entre la nuit du 6 au 7 juin 1962 - interruption des travaux de la cinquième et dernière session du Conseil national de la révolution algérienne (Cnra) à Tripoli en Libye - au 5 septembre 1962 - date du cessez-le-feu conclu entre les forces de l'armée des frontières appuyées par les wilayas 1, 5, 6 et un groupe dissident de la wilaya 2, et les maquisards de la wilaya 4 soutenus par ceux de la wilaya 3», souligne-t-il. Il est vrai maintenant que la Révolution algérienne avait ses conflits, comme «toute Révolution se nourrit de ses enfants», néanmoins la connaissance de cet épisode, combien difficile dans la vie de la guerre de Libération nationale demeure d'une importance capitale pour, notamment, les nouvelles générations qui connaissent très mal l'Histoire de leur pays. Faute de quoi, ce sont les autres qui écriront notre Histoire pour nous, mais à leur manière, bien entendu, comme cela a été le cas depuis la nuit des temps. Abdelhamid Mehri s'est contenté de revenir sur l'importance de la création du GPRA dans la vie de la Révolution. «Pour les Algériens, c'était la naissance de l'Algérie, en tant qu'Etat. Cet Etat même qui a été éliminé par l'administration coloniale», a indique l'ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN). Il a indiqué en outre, que si l'Irak a été le premier pays à reconnaître le Gouvernement provisoire de la République algérienne, l'Egypte et la Russie n'ont pas fait autant, et encore moins le Maroc et la Tunisie qui ont un petit peu tardé. Le conférencier n'a pas manqué de rappeler l'apport considérable de la Chine. Il faut rappeler, en ce sens, que ce pays était le premier à avoir accordé des fonds à la Révolution algérienne. C'était en 1958. Cet argent a été d'ailleurs d'une utilité indéniable pour la poursuite de la lutte, tant armée que politique. Par ailleurs, la conférence tenue hier au quotidien El Moudjahid, à l'occasion du 50e anniversaire de la création du Gpra, a été une occasion, à la fondation Mechaâl Echahid, pour rendre hommage à Ferhat Abbès et à Benyoucef Benkhedda, respectivement 1er et 2e président du Gpra. En dépit de leur apport à la libération de l'Algérie, ces deux pharmaciens ont subi un triste sort, au lendemain de l'indépendance de l'Algérie. Cela aussi relève de l'Histoire du pays. C'est une page douloureuse, certes, mais ce n'est pas pour autant qu'on la déchire. Rendons à César ce qui appartient à César.