Encore une fois, la médiathèque du 1er-Mai a ouvert ses portes à la culture et au débat. Et encore une fois, le public, pourtant ciblé par la presse et invité à participer à un débat qui promettait d'être intéressant et utile, sur un sujet normalement attrayant, a fait défaut. Mercredi donc, l'association El-Ikhtilef et à sa tête, Assia Moussei, en collaboration avec l'établissement Arts et Culture, a organisé une conférence intitulée: «La bibliothèque et son rôle dans la dynamisation et le rayonnement culturel de l'Institut du monde arabe». Animée par monsieur Tayeb Ould Laâroufi, chercheur dans le domaine du livre et des bibliothèques et responsable de la bibliothèque de l'Institut du monde arabe, cette conférence n'a, en fait, pas drainé grand monde si ce ne sont quelques éléments de la presse écrite venus couvrir «l'événement». Sur un sujet qui méritait plus d'intérêt et beaucoup plus d'intervenants, l'orateur a parlé avec passion de cette «fenêtre ouverte sur le monde arabe» qu'est l'IMA, cette grande maison arabe, pourtant bâtie dans un pays occidental, qui tente, depuis quelques années de représenter au mieux la culture arabe, en en faisant découvrir tous les aspects, aussi bien en France que dans toute l'Europe. Cet institut, toujours présidé par une personnalité française mais dirigé par un Arabe, même s'il est encore bien loin de la perfection a quand-même le mérite de faire connaître la culture arabe, la richesse civilisationnelle et les produits culturels et artistiques des pays arabes encore méconnus ou sous-estimés, mais qui ont tout pour égaler la culture occidentale. Dévoilant quelques projets envisagés par l'IMA dans le cadre de sa participation à l'Année de l'Algérie en France, M.Ould Laâroufi a déploré le manque d'aide du monde arabe qui ne subventionne pas ou peu, sinon pas assez et donc n'encourage pas le développement de la culture. Beaucoup d'efforts sont tout de même déployés par les membres de l'IMA pour aller au-delà des problèmes financiers, en sollicitant des aides ou des sponsors, afin de mener à terme des projets susceptibles de faire valoir davantage le mérite qu'a la civilisation arabe sur le reste des civilisations. Beaucoup de points étaient à soulever lors de cette petite conférence, notamment le problème des archives, comment acquérir, emmagasiner, rechercher et retrouver des informations aussi complètes que possibles sur un pays ou une culture. A une question soulevée par un journaliste concernant le site Internet de cette bibliothèque dans lequel la page relative à l'Algérie était «pauvre» et «ne renfermait aucune information quant à l'aspect culturel» de notre pays, le conférencier répondra qu'effectivement, il leur manquait beaucoup de données qu'ils complèteront prochainement. A une autre question se rapportant à la revue El Qantara, publiée par l'IMA, on saura que celle-ci est distribuée aux institutions, mais est inexistante sur le marché algérien. Il était également question de la médiathèque jeunesse de cet institut qui renferme près de 4000 livres destinés aux enfants arabes ou autres, avec de très belles collections d'ouvrages traduits comme celui des Mille et une nuits qui suscite un intérêt tout particulier et des demandes considérables. A la fin de cette rencontre, M.Ould Laâroufi remercie El-Ikhtilaf pour son intérêt et espère une «meilleure conscience professionnelle et une réelle responsabilité culturelle» de la part du monde arabe. La présidente de l'association El-Ikhtilaf a, quant à elle, remercié l'établissement Art et Culture, les présents et a promis d'autres rendez-vous, tenant à souligner que ses projets d'édition ont été acceptés par le Commissariat de l'Année de l'Algérie en France.