La guerre contre l'informel et la contrefaçon est loin d'être gagnée. Plus les mesures prises dans ce sens sont draconiennes, plus les commerçants s'acharnent à enfreindre la réglementation. C'est le jeu du chat et de la souris. L'éternelle course-poursuite entre la direction de la concurrence et des prix (DCP) et les commerçants-fraudeurs. Et pourtant, la fraude sévit toujours, portant atteinte à l'activité commerciale. On fait fi de la réglementation et de la santé du consommateur. Pourvu que ça rapporte. A Bouira, en dépit du dispositif mis en place par les services compétents, les fraudeurs et les spéculateurs continuent de dicter leur loi. La fraude se banalise. Les vendeurs à la sauvette squattent les trottoirs. Si le bilan de ces deux premières semaines de Ramadhan, qui a été établi par les services de la DCP de Bouira, témoigne d'une sérieuse volonté de cet organisme de réussir sa mission, il n'en demeure pas moins que la fraude a encore de beaux jours devant elle. «Il faut tout remettre en ordre. Un dispositif de cette taille ne suffira jamais, car les commerçants imposent leur diktat. C'est l'anarchie totale», confie un citoyen rencontré au centre-ville de Bouira. «Vous pouvez constater vous-mêmes. Regardez le jeune là-bas, qui vend du pain sur le trottoir, allez comprendre quelque chose. Pourtant on a interdit ce genre de pratiques», ajoute-t-il. Ce vendeur de pain n'est pas le seul à se moquer de la loi. Des dizaines d'autres se sont convertis en petits commerçants de fortune. Absence de registre du commerce, utilisation d'abattoirs clandestins, commercialisation des produits impropres à la consommation et non-respect des normes de l'hygiène, autant d'éléments qui renseignent sur l'ampleur des atteintes à l'environnement et du danger guettant le citoyen. Les chiffres avancés par la DCP, relatifs à la première semaine du Ramadhan, illustrent, à bien des égards, cet état de fait. En termes de qualité, les services de la direction de la concurrence et des prix (DCP) ont effectué 342 interventions ayant abouti à la fermeture de 6 fonds de commerce et au dépôt d'une vingtaine de dossiers auprès des instances judiciaires. Ces opérations se sont soldées par la saisie de 100kg de viande rouge et blanche.