Photo : Zoheïr De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin du mois de Ramadhan, donc de la fête de l'Aïd, les vendeurs s'implantent de plus en plus sur la voie publique. Des denrées alimentaires exposées dans certains coins de la ville dans des conditions suspectes aux articles scolaires et effets vestimentaires qui ont envahi à l'occasion de la rentrée des classes de nombreux quartiers et les places publiques, en passant par les jouets, les pétards et autres produits qui suscitent l'intérêt et la curiosité des enfants, les trabendistes et les vendeurs à la sauvette ne manquent pas d'idées. Ils proposent tout ce qui est importé et rendent le commerce informel de plus en plus florissant au moment où les autorités ne cessent de faire le bilan des sorties effectuées par les différentes brigades. En effet, comme signalé par le passé, ces vendeurs viennent depuis quelques jours narguer les services de sécurité et les contrôleurs chargés de la lutte contre le commerce illicite, et, à constater l'état des lieux notamment après la rupture du jeûne, on conclurait que la guerre contre l'informel et la contrefaçon est loin d'être gagnée. Des commerçants que nous avons interrogés sur le phénomène ont exprimé leur lassitude. «Nous payons le loyer, la sécurité sociale, les impôts et d'autres taxes. Nous sommes quotidiennement surveillés par les contrôleurs alors que ceux qui n'ont pas le droit d'exercer cette activité sont en train de se remplir les poches en toute quiétude», déplorent ces commerçants. Par ailleurs, on constate à Bouira que plus les mesures prises par les pouvoirs publics deviennent draconiennes, plus il y a de vendeurs et de commerçants qui s'empressent d'enfreindre la réglementation. Au niveau de la commune de Bouira, en dépit des mesures mises en place par les services chargés de réglementer l'activité commerciale, les vendeurs à la sauvette et les spéculateurs continuent de dicter leur loi. Certains squattent les trottoirs toute la journée pour vendre du pain et d'autres denrées et la nuit pour écouler des friandises et du tabac. «Regardez le jeune là-bas qui vend du pain et des gâteaux sur le trottoir. Il le fait en toute quiétude, alors que normalement, ce genre de pratiques est interdit», lance un commerçant outré. D'autre part, du côté des services concernés, les infractions enregistrées sont liées à l'absence de registre du commerce, à l'utilisation d'abattoirs clandestins, à la commercialisation des produits impropres à la consommation et au non-respect des normes d'hygiène dans la conservation et l'exposition des produits alimentaires. Les mêmes sources indiquent que, durant la première semaine de Ramadhan, les services de la Direction de la concurrence et des prix (DCP) ont effectué près de 350 interventions ayant abouti à la fermeture de 6 fonds de commerce et au dépôt d'une vingtaine de dossiers auprès des instances judiciaires. Au cours de ces opérations, les responsables avancent la saisie de 100 kg de viandes rouge et blanche, au niveau des différents points de vente.