Pour la première fois depuis le début du Ramadhan, un artiste se produit à guichets fermés. La soirée animée par Mohamed Allaoua, samedi, à la grande salle de la Maison de la culture de Tizi Ouzou, a été tout simplement explosive. Il a été extrêmement difficile aux agents de sécurité et aux policiers de gérer toute la foule qui a afflué vers l'établissement culturel pour assister à la première des trois soirées que doit animer cet artiste qui, de plus en plus, attire de nouveaux fans. Si les plus chanceux ont pu accéder à l'intérieur, ce n'est pas le cas d'un nombre important de spectateurs, immobilisés à l'extérieur jusqu'à perdre définitivement espoir de pouvoir entrer. Les déçus sont partis frustrés avec l'espoir de revenir le lendemain. Mohamed Allaoua est devenu la coqueluche des jeunes mélomanes ces dernières quatre années. Depuis la sortie de l'un de ses premiers albums à succès où il chante sur la JSK, Ababa Chikh, il ne cesse d'escalader les marches de la réussite artistique pour devenir, au bout de quelques années, le chanteur de fête le plus adulé. Dans la salle, toutes les tranches d'âge étaient présentes. Des personnes du troisième âge, des jeunes et même des enfants ont tenu à venir voir de près leur idole. Incontestablement, il s'agissait de la soirée la plus animée depuis la première soirée de Ramadhan. Non seulement l'affluence vers la Maison de la culture a battu tous les records mais aussi, parce qu'à l'intérieur de la salle, une ambiance inhabituelle a régné tout au long de la soirée. Une communion sans pareille entre l'artiste et son public a permis au spectacle d'avoir des allures surnaturelles. Ces instantanés de joie ont été absolus. Mohamed Allaoua a su mettre le feu aux poudres. Il a montré que ce n'est pas uniquement dans ses albums qu'il excelle, mais qu'il était aussi entreprenant, sinon plus, sur scène. Il a même réussi la prouesse de laisser son public chanter la chanson phare de l'année 2008, sans intervenir. Ses fans connaissaient par coeur ses chansons. Mohamed Allaoua clamait les refrains et le public, d'une seule voix, répétait en choeur. Au son des voix, on reconnaissait celles dominantes du public féminin plus nombreux. Mais cela ne veut pas dire que l'autre sexe était en reste. Tout le monde a dansé, y compris les enfants de moins de cinq ans. C'est dire à quel point les chansons de Alloua ont su pénétrer l'ensemble des couches de la société. Le secret de ces succès a des origines multiples. Car de tous les chanteurs de fête, Mohamed Allaoua possède l'une des plus belles voix. Cet artiste a aussi la spécificité de se faire écrire ses textes par des poètes qui lui offrent ainsi des supports textuels dignes de figurer dans le répertoire des chansons thématiques. Sans oublier, et c'est là un élément cardinal dans le triomphe de Allaoua, ses musiques dotées d'un entrain extraordinaire. Mohamed Alloua dispose de tellement de talent qui fait de lui un artiste drainant les foules. D'ailleurs, la direction de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri a eu le bon réflexe en le programmant pour trois soirées successives. Un record à Tizi Ouzou. Aucun autre chanteur n'a bénéficié d'une telle faveur. Mais ce privilège, forcément mérité par l'artiste, est en réalité attribué à son public qui aura ainsi la chance de le retrouver aujourd'hui après la soirée d'hier, dimanche.