Depuis plusieurs années, ils tiennent les beaux rôles à la télé. La magie de la télé leur vaut aujourd'hui un grand nombre d'admirateurs, qui s'étend bien au-delà des frontières. «La qualité fuit chaque jour davantage la Télévision nationale où la médiocrité s'installe confortablement», c'est en ces termes qu'une fidèle lectrice de L'Expression a commenté la grille des programmes de l'Entv durant ce Ramadhan. En effet, c'est le vide total. Isolés ou réduits au silence, les acteurs qui redonnaient le sourire aux Algériens prennent des destinations inconnues. Pourtant, le directeur général de l'Entv, M.Hamraoui Habib Chawki, a souligné durant la conférence de presse consacrée à cette occasion que «la grille des programmes du mois de Ramadhan, pour cette année, constitue un pari sur la production nationale dans le cadre de la mission de l'établissement public de la télévision». Il laissa même entendre que de «gros efforts ont été consentis pour rééquilibrer la barre sur le plan qualitatif et quantitatif». Trois semaines se sont déjà écoulées depuis, sans que ce défi ne paraisse et le résultat est presque catastrophique. Où sont passées les Beyouna, Ahtmane Ariouet, Omar Guendouz et les autres? Depuis plusieurs années, ils tiennent les beaux rôles à la télé avant qu'ils décampent sous d'autres cieux plus attrayants pour la production. La magie de la télé leur vaut, aujourd'hui, un large nombre d'admirateurs qui s'étend bien au-delà des frontières surtout que nos ressortissants les attendent avec impatience durant le mois sacré. Le citoyen, en mal de loisir, se morfond dans la morosité de ce vide culturel. Il a un seul choix: se mettre devant son téléviseur, obligé de suivre les programmes que lui impose l'Unique ou zapper ceux que lui proposent les chaînes étrangères. Les rares «productions» de l'Entv n'ont pas satisfait. Bien au contraire, elles ont provoqué une réaction inverse: c'est que les téléspectateurs déçus ont saisi l'occasion pour critiquer, encore une fois, l'Entv. Sans innovation, sans qualité, on dirait que le temps s'est arrêté au boulevard des Martyrs. L'Unique propose les mêmes feuilletons, les mêmes thèmes et parfois avec les mêmes erreurs techniques, il n'y a que le chiffre qui change. Pourtant, la production nationale a été au rendez-vous durant la manifestation de «Alger, capitale de la culture arabe 2007» et ce ne sont pas les moyens qui manquent. Face à une programmation qui ne dit pas son nom, les Algériens réagissent et s'équipent d'antennes paraboliques pour capter, notamment les programmes des chaînes étrangères. Cette situation ne semble pas, outre mesure, gêner notre chaîne unique qui se confine dans un conformisme digne de l'ère du parti unique. Aujourd'hui, les Algériens regardent des chaînes étrangères pour s'informer de ce qui se passe réellement en Algérie. Y a-t-il un échec plus cuisant pour les médias lourds?