Ces nouvelles attaques pourraient dépasser en ampleur celles des «Twin Towers» et du Pentagone. Beaucoup de voix, à commencer par celle du vice-pésident américain lui-même, mettent en avant le risque d'un attentat majeur qu'Al-Qaîda serait en train de préparer contre les USA. Les services secrets américains ont collecté des informations extrêmement préoccupantes. Al-Qaîda, loin d'être neutralisée, préparerait «un autre attentat majeur sur le sol américain». Celui-ci, indiquent les mêmes sources, citées, hier, par toute la presse étrangère, «dépasserait en ampleur les tristement célèbres attentats du 11 septembre dernier». Prenant très au sérieux ces menaces, les dirigeants américains ont mis le pays «en état d'alerte». Le porte-parole de la Maison-Blanche a indiqué à ce sujet: «Les services de renseignement ont intercepté une série de communications entre agents d'Al-Qaîda susceptibles d'indiquer qu'un attentat majeur serait en préparation.» Ajoutant que «le nombre d'informations liées à un autre attentat possible, en Europe, dans la péninsule arabique ou aux Etats-Unis, a augmenté au cours du mois passé». Les responsables du FBI n'en pensent pas moins. Ils estiment même que ces attentats en préparation pourraient concerner de nouvelles tours, d'affaires ou d'habitation. Des spécialistes du renseignement, cités hier par de nombreux journaux étrangers, estiment, pour leur part, que «les analystes américains sont aujourd'hui convaincus que l'attaque d'une synagogue le mois dernier en Tunisie, qui a fait 19 morts, et l'attentat-suicide de Karachi où 11 Français et 3 Pakistanais avaient trouvé la mort, seraient l'oeuvre des terroristes d'Al-Qaîda». Les mêmes sources ajoutent: «Loin d'avoir été laminée par la campagne américaine menée en Afghanistan, Al-Qaîda a, au contraire, pu se redéployer au point qu'elle serait devenue capable de frapper fort dans divers endroits stratégiques ou sensibles de la planète.» Le vice-président américain, Dick Cheney a, pour sa part, fini d'enfoncer le clou en affirmant, hier, que «les perspectives d'un second attentat contre les Etats-Unis sont désormais une certitude». Les spécialistes sont d'autant plus convaincus de leurs prévisions que les informations recueillies présentement, disent-ils, ressemblent étrangement à celles qui avaient été interceptées l'été passé, qui prédisaient les attentats du 11 septembre et qui, du reste, avaient été adressées au président Bush en temps opportun. Ces nouvelles alertes, donc, interviennent à un moment très délicat pour Bush. Il fait, en effet, face à une large campagne l'accusant, depuis environ une semaine, d'avoir été mis au courant des attentats du 11 septembre et de n'avoir rien entrepris de concret pour tenter d'y remédier. Cette alerte, en outre, est lancée à quelques jours à peine de la rencontre secrète qui avait eu lieu, à l'est de l'Afghanistan, entre Oussama Ben Laden et le chef de guerre Gulbuddin Hikmetyar. Les deux hommes, écrivions-nous dans notre édition de samedi, projetteraient de mener une offensive de grande envergure contre les troupes américaines basées dans la région. Pour la première fois, depuis l'offensive américaine antitalibane, le chef suprême de ces derniers, le mollah Omar, a rompu le silence pour accorder un long entretien au journal Chark Al-Awsat pour annoncer une offensive de grande envergure contre les intérêts américains où qu'ils se trouvent dans le monde. Mais il est vrai aussi que toutes ces informations, trop précises et trop nombreuses, peuvent n'être que de l'intox visant à justifier les attaques américaines contre de prochaines cibles. L'on se souvient, en effet, que l'adjoint de Colin Powell avait annoncé, il y a de cela quelques jours, que l'objectif numéro un des Américains, passant même avant le règlement de la crise au Proche-Orient, est d'abattre Saddam Hussein à n'importe quel prix.