Les banques et les sociétés seront, désormais, appelées à déclarer le moindre sou qui sera transféré en dehors des frontières. Le gouvernement compte garder l'oeil grand ouvert sur le transfert des capitaux à l'étranger. Une opération de contrôle des banques privées est en cours de préparation. C'est ce qu'a déclaré, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, lors de la présentation d'un rapport sur l'évolution de la situation financière du pays devant les députés. Fini l'opacité. Désormais, les opérations de transfert seront menées sous contrôle de l'Etat. Le dispositif de vérification sera élargi à toutes les banques nationales et étrangères qui activent en Algérie. Les 18 banques agréées seront ainsi soumises à un contrôle strict de la Banque d'Algérie. Celle-ci ne se contentera pas que des rapports périodiques. En plus des bilans, des sorties d'inspection sur le terrain sont prévues. Durant l'année en cours, huit banques ont fait l'objet d'une opération de supervision par les services de l'Inspection générale des finances (IGF). Ces contrôles concerneront particulièrement les transferts des capitaux liés aux bénéfices et aux services. Les banques et les sociétés seront donc appelées à déclarer le moindre sou qui sera transféré en dehors des frontières. Cette action s'inscrit, rappelle-t-on, dans le cadre de la lutte contre les transferts illicites des capitaux. Le chef de l'Etat a mainte fois insisté sur la surveillance des capitaux. La réforme des administrations des impôts, des douanes et des domaines a été l'un des aspects soulevés par le président, lors de l'audition du ministre des Finances, Karim Djoudi. Un programme axé sur la réorganisation de l'administration centrale et la création de services spécialisés pour accompagner la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent, la contrefaçon et les différents trafics illicites, dont la drogue, a été mis en route. Cette réforme repose aussi sur la surveillance des frontières, en coordination avec les autres corps de sécurité, la création d'une structure spécialisée dans la lutte contre la contrefaçon, l'assainissement des rangs des commissionnaires en douane et, enfin, à travers une participation active dans la lutte contre le transfert illicite de capitaux.