Le cancer du sein demeure la première cause de mortalité chez les femmes. Le taux de survie chez les femmes atteintes d'un cancer du sein est de 70% alors qu'il était de 30%. C'est ce qu'a indiqué hier à Alger, le président du conseil scientifique de l'association Nour Doha, le Dr S. Dilem. A l'occasion du mois mondial de la lutte contre le cancer du sein, le Dr Dilem a expliqué que le taux de survie est amélioré grâce aux moyens et aux traitements de lutte contre le cancer du sein. La prévention et le dépistage sont pour beaucoup dans ce résultat. A ce sujet, la présidente de l'association Nour Doha, Mme Gasmi, a souligné, de son côté, l'importance de la prévention chez les femmes, notamment celles de l'intérieur du pays. «Notre devoir aujourd'hui est de sensibiliser nos mères, soeurs, et amies afin d'éviter le drame», indique-t-elle. Toute femme devrait prendre le temps de consulter son médecin, une fois par an, pour un examen général, avec examen des seins. L'apprentissage d'un auto-examen régulier des seins, tous les mois après les menstruations lui permet d'assurer qu'elle n'a pas observé de modification anormale. Par ailleurs, une mammographie de dépistage systématique répétée, en fonction de l'âge et des facteurs de risque, apporte une sécurité supplémentaire. La mammographie permet de détecter une anomalie plus petite, avant même de pouvoir la palper. Cet appareil indispensable est malheureusement très peu disponible en Algérie qui souffre d'un manque réel d'équipements et surtout de spécialistes en mammographie. A l'échelle universelle, la prévention se fait par une mammographie et échographie mammaire tous les trois ans, à partir de 50 ans. Cela s'applique dans les pays où l'espérance de vie est de 60 ans. Pour l'Algérie, la mammographie chez une femme jeune ne donne pas de bons résultats. Vu l'importance du dépistage, il faut, en urgence, établir un plan national de lutte contre le cancer et installer un dépistage de masse organisé, pris en charge totalement par l'Etat. Pour ce faire, il faut disposer des compétences humaines et des équipements nécessaires. Une motivation politique, une motivation des soignants et une population bien informée est plus que nécessaire pour lutter contre cette maladie. Il y a lieu de souligner que le cancer du sein demeure la première cause de mortalité chez les femmes. 7000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés par an en Algérie. Le nombre de malades est réparti de manière relativement égale puisque l'incidence est de 55 pour 100.000 habitants, aussi bien à Oran, à Sétif qu'à Alger. Dans son intervention, Mme Gasmi a lancé un appel au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière afin qu'il prenne en charge les malades cancéreux qui n'arrivent pas à avoir un traitement de radiothérapie. Par manque de place ou de surcharge de la liste de rendez-vous, ces derniers doivent attendre des semaines, voire des mois avant d'être pris en charge. Le plus souvent, c'est déjà trop tard.