La cour d'appel de premier degré d'Agadir a prononcé, jeudi dernier, de lourdes peines d'emprisonnement allant d'un an avec sursis à quinze ans de prison ferme contre huit prisonniers politiques sahraouis pour leur participation aux manifestations pacifiques de juillet 2007 à Tan-Tan (Sud du Maroc). Selon l'agence de presse sahraouie SPS, le prisonnier sahraoui, Yahya Mohamed Elhafed Iaaza, a été condamné à 15 ans de prison ferme tandis que ses compatriotes, Mohamed Salmi, Elmojahi Mayara, Mahmoud Elberkawi, Lehsen Lefkir, Najem Bouba et Salama Charafi ont écopé de 4 ans ferme. Omar Lefkir a été condamné à 1 an de prison avec sursis. Ces prisonniers politiques ont été arrêtés au cours des manifestations qui ont eu lieu à Tan-Tan en 2007. L'Association sahraouie de défense des droits de l'homme (Asddh) a indiqué que ces détenus «ont été torturés lors des interrogatoires et certains d'entre eux ont affirmé avoir été victimes d'abus sexuels». Par ailleurs, 4 autres prisonniers politiques sahraouis, incarcérés à la Carcel negra d'El Ayoun ont annoncé, le jour du procès, leur décision d'entamer une grève de la faim «illimitée» pour revendiquer leurs «droits légitimes», notamment le droit de visite et aux soins médicaux et pour «dénoncer les conditions inhumaines» de leur détention, a-t-on fait savoir de même source. Trois jours auparavant, soit lundi dernier, le prisonnier politique sahraoui, Boullahi Saddik, membre du bureau exécutif de l'Asvdh, qui comparaissait devant la cour d'appel d'El Ayoun, pour «constitution d'une association non autorisée», avait vu son jugement reporté pour demain. Boullahi, 50 ans, père de deux enfants,, avait passé 10 ans au bagne secret, Kalaât Meguouna (de 1981 à 1991), en compagnie de son compatriote Brahim Sabbar.