«L'impact de la crise financière sur l'économie algérienne sera limité.» Après un long silence inquiétant puis soutenant que la crise financière mondiale ne touchera pas l'Algérie, le ministre des Finances, Karim Djoudi, vient de nuancer ses propos et reconnaître que cette crise n'épargnera aucun pays au monde. «L'impact de la crise financière actuelle qui affecte les pays développés, sera limité sur des économies comme celle de l'Algérie», a souligné hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors des assemblées annuelles du groupe de la Banque mondiale et du FMI qui se tiennent à Washington. «Conjuguée à la poursuite des réformes engagées et à la gestion financière prudente observée jusque-là, l'économie algérienne est dans une position qui la met, à court terme, à l'abri de ces turbulences», a expliqué M.Djoudi. En marge des travaux des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, M.Djoudi a participé aux travaux de la réunion du G24 qui ont abordé, notamment la situation économique et financière mondiale, les réformes de la BM et du FMI, le financement du développement et la préoccupation liée au changement climatique. Dans son intervention, en présence des dirigeants du FMI et de la BM, le ministre des Finances a mis l'accent sur les retombées de la crise financière, conjuguées aux tensions sur les produits alimentaires, sur les pays à faibles revenus qui subissent des chocs sur leur balance de paiement et leur budget. Il a insisté sur la nécessité d'oeuvrer à mettre en place un nouveau système monétaire et financier international à la lumière de ces événements. Par ailleurs, M.Djoudi a participé aux côtés de ses homologues de la région Moyen-Orient - Afrique du Nord (Mena), à une table ronde organisée par le département en charge de cette région auprès de la BM autour de thèmes relatifs à la crise financière mondiale, l'efficacité énergétique et la sécurité alimentaire. A cet effet, le ministre a abordé les aspects relatifs au renforcement des mesures politiques de gestion des finances publiques et économiques face à la crise financière mondiale, en mettant l'accent sur «les aspects de la gestion des ressources financières et de l'espace fiscal résultant des effets de la crise sur les prix du pétrole et des importations de produits alimentaires». Il s'est attelé à mettre en évidence l'importance de politiques financières et économiques adaptées, visant à gérer les effets pervers de cette crise. Aussi, les mécanismes à mettre en place devraient préserver la capacité des pouvoirs publics à maintenir un taux d'investissement suffisant pour assurer une croissance économique positive, qui permettrait en même temps de financer le filet social. M.Djoudi s'est également entretenu avec les responsables de la Banque nationale du Koweït (BNK), et ceux de la banque allemande Deutsch Bank, les invitant à saisir les opportunités d'investissement en Algérie. Quant aux discussions avec les responsables de la banque française BNP Paribas, elles ont concerné le développement de ses activités en Algérie et l'augmentation de sa capacité d'intervention sur le marché algérien et la mise en place d'un dispositif de crédit à la consommation ainsi que le renforcement du développement de l'investissement, notamment en faveur de la PME.