La stratégie prise par l'Etat de stocker la pomme de terre, va s'étendre à d'autres filières stratégiques, à savoir les légumes secs, la viande, l'oléiculture. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a affirmé hier, lors d'une rencontre qu'il a tenue avec l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), avoir donné son approbation, depuis quatre jours, au déstockage total de la pomme de terre. «Cette mesure est dictée par la forte hausse qu'a connue ce tubercule de large consommation, de la mi-septembre (mi-Ramadhan) à ce jour», a déclaré M.Benaïssa. Les prix de la pomme de terre varient entre 45 et 50 DA. L'objectif de ce déstockage est de les ramener à une moyenne de 25 DA le kilogramme. De son côté, Sid-Ahmed Ferroukhi, secrétaire général du département de l'agriculture a déclaré, en marge de cette rencontre, que «les barons de la pomme de terre sont des affairistes et ils ne sont pas agriculteurs. Le monopole est entre les mains des commerçants de gros». La stratégie prise par l'Etat de stocker la pomme de terre va s'étendre à d'autres filières stratégiques, à savoir les légumes secs, la viande, l'oléiculture. Pour ce qui est des agriculteurs de Ghardaïa, le secrétaire général a affirmé que «l'orge a été distribué pour leur bétail et à l'heure actuelle, les services de l'agriculture ont recensé 700 agriculteurs sinistrés et l'opération continue». Ce déstockage est également dicté par l'impératif de préparer, pour la mi-novembre, l'arrivée de la récolte de l'arrière-saison. Les 1230.000 tonnes déposées dans le dispositif Sypralac, constituent un mois de consommation de ce légume. Par ailleurs, et lors de la même rencontre, la situation délicate que traverse la Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma) au regard de son apport aux agriculteurs, a été soulevée par l'Unpa. En effet, le président de l'Unpa a demandé au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, de trouver une solution à cette banque afin qu'elle ne soit pas liquidée par l'Administrateur. Il a réclamé également l'élargissement des délais de remboursement des crédits, accordés aux agriculteurs par la Cnma Banque. De son côté, le ministre a répondu que la liquidation de la Cnma Banque ne rentre pas dans ses prérogatives. «C'est la Banque d'Algérie qui décide après que la Caisse nationale de la mutualité agricole soit devenue une Société par actions (SPA).» Rachid Benaïssa a regretté «le passage de la Cnma du cadre de la mutualité pour se lancer dans les activités bancaires» au milieu des années 1990. Mohamed Alioui a soulevé également les problèmes rencontrés lors de la mise en oeuvre de la politique nationale pour le développement de l'agriculture. «Des personnes qui sont éligibles aux subventions ont été privées alors que d'autres qui n'y ouvrent pas droit en ont bénéficié», a-t-il déploré. «La politique pour le développement rural a été conçue sans que les concernés eux-mêmes soient mis à contribution. Les agriculteurs ont été exclus d'emblée de cette politique.» De son côté, le ministre Benaïssa a affirmé que l'Algérie a investi dans le développement rural à travers, entre autres, la création de 600 projets de proximité, au profit de deux millions de familles. Il a rappelé, dans ce sillage, que la politique du renouveau rural vise, notamment, la modernisation des régions rurales, la création d'activités au profit des populations ainsi que la protection des ressources naturelles.