Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a réuni hier les opérateurs stockeurs partie prenante du système de régulation de la pomme de terre au siège de son ministère à Alger. À l'ordre du jour de cette rencontre à laquelle ont pris part de nombreux opérateurs propriétaires de chambres froides, la définition du rôle et des perspectives de ces organismes stockeurs. En effet, ces opérateurs propriétaires de chambres froides, dont le nombre varie entre 180 et 190, auront à se constituer en profession de stockeurs pour ensuite être sollicités par le département de Rachid Benaïssa dans le cadre des objectifs fixés par le ministère de l'Agriculture. Ces objectifs qui sont éminemment importants sont de trois ordres : il s'agit en premier de l'approvisionnement régulier du marché. Cet approvisionnement sera fait de manière à éviter tout déséquilibre. C'est en tout cas ce que soutient Amar Assabah, directeur de la régulation et de la production agricole au ministère de l'Agriculture. Le second objectif est de protéger le revenu des agriculteurs. Cet objectif est considéré par notre interlocuteur comme extrêmement important, étant entendu que c'est bien l'agriculteur qui produit. La protection du pouvoir d'achat du consommateur est déclinée comme étant une autre visée d'une importance capitale aux yeux du département de Benaïssa. C'est donc dans la perspective de réaliser ces trois objectifs stratégiques que le ministère de l'Agriculture a convié les opérateurs stockeurs adhérant au système de régulation de la pomme de terre. Aussi, et aux fins de mettre en œuvre cette politique de renouveau de l'économie agricole et rurale, le département de Benaïssa mise énormément sur le facteur humain : “Lors de cette rencontre, il s'agit de connaître les opérateurs stockeurs, c'est-à-dire mettre des visages sur des noms et fidéliser ces stockeurs dans la perspective de les solliciter dans le cadre des objectifs déjà tracés”. À cette occasion, les opérateurs propriétaires de chambres froides n'ont pas manqué d'exprimer leurs préoccupations. Ces derniers ont posé en premier lieu le problème du paiement des agriculteurs. Ayant acheté des produits chez des agriculteurs en vue de les stocker, certains stockeurs ont manqué de régler ces derniers. Les participants à la rencontre d'hier ont demandé au ministère de prendre en charge ce problème de paiement. Le stockage de la semence, les problèmes inhérents aux produits stockés au niveau des chambres froides ont été également soulevés par les opérateurs stockeurs. Des opérateurs au niveau de la wilaya de Aïn Defla ont posé le problème de l'indisponibilité de l'eau. Au niveau des wilayas de Chlef, Aïn Defla et de Mascara, des participants ont soulevé de leur côté le problème des engrais. Dans sa réaction, Rachid Benaïssa, qui a exprimé sa disponibilité à écouter les doléances de ces opérateurs à chaque fois qu'elles s'expriment, a expliqué que les frais de stockage ainsi que les frais d'assurances sont assurés par le Trésor public. Un cadrage de calendrier s'agissant du problème des engrais et des dispositions, ont été prises pour pallier le manque d'eau, est-il expliqué. Le ministre de l'Agriculture n'a pas manqué, en outre, de demander aux opérateurs stockeurs de se fidéliser au système de régulation de la pomme de terre pour qu'ils soient de véritables pionniers du système de régulation. Car, il ne s'agit pas uniquement de la régulation d'un seul produit agricole, en l'occurrence la pomme de terre. D'autres produits et légumes, en effet, seront amenés à suivre le même système de régulation. “Vous devez vous fidéliser et constituer de véritables partenaires pour qu'à l'avenir, la pomme de terre ainsi que d'autres produits n'auront pas à provoquer un quelconque déséquilibre au sein du marché”, expliquera à ce propos Rachid Benaïssa. Il faut dire par ailleurs que jusqu'à hier, 100 000 tonnes de pomme de terre ont été stockées. Nadia Mellal