Les recommandations et les décisions prises suite à la réunion de l'été dernier commencent à porter leurs fruits. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a réuni, hier, au siège de son département, les directeurs de l'agriculture des 48 wilayas et les représentants de la Direction générale des forêts pour une rencontre de deux jours sur l'évaluation de mise en œuvre du renouveau de l'économie agricole, concernant le 1er trimestre de l'année en cours ainsi que les prévisions des mois à venir. Le ministre a annoncé, compte tenu des chiffres présentés par ses proches collaborateurs, une production exceptionnelle de céréales. Une production favorisée, selon le premier responsable du secteur, par une pluviométrie satisfaisante d'une part et d'autre part par l'application des décisions arrêtées en août dernier à savoir le maintien des prix incitatifs malgré la hausse affichée au niveau mondial des semences, incitations de distribution à temps des engrais aux agriculteurs. Cette exceptionnelle production a également touché le secteur du lait qui a vu une croissance importante. “Nous avons mis en place un dispositif qui commence à bourgeonner. D'un côté les éleveurs qui remettent leur production aux laiteries et d'un autre côté, nous enregistrons une bonne sensibilisation de tous les intervenants où l'on a enregistré un débat positif. Contrairement donc à ce qui se dit, nous sommes heureux qu'il y ait un tel débat. Pour nous cela est un bon signe de vitalité de la filière. Car cela démontre que ce que nous avons mis en place est en train de les intéresser. Bien sûr, il reste encore du chemin à faire dans ce sens mais nous sommes satisfaits de ce débat”, dira le ministre. Devant cette “surproduction” de céréales et de lait une interrogation s'impose : et les capacités de stockage ? Pour le ministre, la question est à l'étude et tous les scénarios sont mis en place. “Nous avons tout d'abord nos capacités, c'est-à-dire les silos. Nous disposons de camions et de locaux de stockage en quantités respectables. Et si la production dépasse les prévisions, nous irons jusqu'à réquisitionner les hangars privés”, répond-il. Le ministre a parallèlement abordé la nécessité d'institutionnaliser un salon de l'agriculture comme cela se fait un peu partout dans le monde. Pour cela, il confie que le sujet est à l'étude. Concernant la sécurisation de l'alimentation animale et la constitution des stocks stratégiques de semences, M. Benaïssa s'est montré “mi-figue, mi-raisin” annonçant que “nous sommes en train de jeter le sou” et “nous avons constitué un stock de sécurité”. Pour ce qui est de la réunion à proprement parler, il est question de la mise en place d'une politique avec des objectifs fixés à l'horizon 2014 portant sur six programmes à savoir : intensification céréalière, développement de la production de lait cru, développement de la pomme de terre, des viandes rouges et blanches, l'oléiculture, la résorption de la jachère. Parallèlement, la promotion d'un environnement incitatif et sécurisant ainsi que la mise en place d'un système de régulation performant sont mis en branle. Pour sa part, le volet du renouveau rural concerne trois programmes : la protection des bassins versants qui vise une superficie de 3,5 millions d'hectares, la lutte contre la désertification par la protection et la valorisation des ressources naturelles et des patrimoines, la protection et la gestion durable du patrimoine forestier par la lutte contre les incendies de forêt, la protection phytosanitaire et le développement du patrimoine forestier. En appui à ces programmes, il y a trois autres programmes : le programme semences et plantes qui vise à reconstituer nos stocks en semences, le programme relatif à l'économie de l'eau qui procède à un recentrage au profit des cultures stratégiques et à la généralisation et recours massif aux systèmes économiseurs d'eau, le programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique. Aujourd'hui, deux ateliers se pencheront sur deux programmes : la résorption de la jachère et le développement des fourrages et des légumineuses alimentaires, le programme de protection des bassins versants, la lutte contre la désertification et la gestion du patrimoine forestier.