Le site, dépourvu d'eau, d'ascenseurs et de réseau d'assainissement, ne répond pas au concept Aadl. Les locataires de ces logements flambant neufs mais dépourvus de tout réseau d'assainissement, menacent de recourir à des moyens extrêmes afin de faire entendre leur voix. Exaspérés par des conditions d'habitat des plus inconfortables, ils dénoncent une démission généralisée dont les retombées sont visibles sur leur site. Pourtant, affirment leurs représentants, les frais d'entretien et autres dépenses inhérentes à l'entretien des bâtiments sont régulièrement versés par les résidents. Or, affirment-ils, les pires maux continuent d'atteindre quotidiennement ce lieu de résidence qui ne répond pas au concept même de l'Aadl. Ainsi, ils évoquent le mois de Ramadhan, passé sous le joug des coupures fréquentes d'eau potable, et l'été sous les assauts des moustiques, du fait de la stagnation des eaux usées et autres tuyauteries fuyant de partout. Alors que l'accès à leurs logements est rendu difficile, été comme hiver, du fait de l'absence de tout bitumage de la voie principale, longue d'à peine 150 m, les résidents en détresse, affirment résider depuis une année seulement dans leurs nouvelles habitations. Ils déclarent s'être démenés comme de beaux diables, vainement, afin de faire aboutir leurs requêtes auprès, notamment, du directeur de la gestion immobilière qu'ils ont rencontré au mois de juillet dernier. Parmi les autres défaillances constatées, ils évoquent l'absence de chauffage central et les pannes fréquentes des ascenseurs, voire leur quasi-défectuosité. «Le chef du projet nous a promis le chauffage central pour chaque locataire, ce qu'a confirmé l'Aadl, mais cet engagement n'a jamais été honoré, alors qu'ailleurs l'on a bénéficié même d'interphones!» s'étonnent-ils. En outre, les principaux concernés citent une entreprise chargée de l'entretien qu'ils ont engagée au mois de juillet dernier et qui s'est limitée à un nettoyage bihebdomadaire en raison du nombre réduit de ses employés, soit un chef d'entreprise et deux femmes de ménage! Ajoutant qu'ils ont fini par s'acquitter eux-mêmes des différentes corvées comme changer les ampoules des cages d'escaliers ou encore balayer les immeubles et exaspérés, ils décrivent leur environnement quotidien: «Les caves de certains immeubles sont inondées par une eau infecte et ce, en dépit de notre bonne volonté et celle des agents qui ne disposent que de moyens dérisoires. Nous n'arrivons pas à éliminer cette eau polluée qui provient des colonnes montantes des eaux usées (en PVC), lesquelles ne sont pas étanches et du refoulement des regards obstrués.» «Ce qui cause de sérieux désagréments aux bâtisses tels que la fragilisation des piliers, les mauvaises odeurs, l'apparition d'insectes vecteurs de maladies, et font planer le spectre de celles à transmission hydrique. Autant de dangers qui ne sont pas à écarter et au cas où ils se produiraient, nous tenons l'Aadl pour civilement responsable!» concluent-ils. En effet, le danger plane sur ce site de l'Aadl perché sur les hauteurs d'Alger, en témoigne l'absence de toute grille de protection entre la cage d'escalier et la cave dans certains bâtiments et où une chute éventuelle d'un enfant peut être fatale. Et ce, au moment où un égout situé en contrebas du site déverse les eaux usées dans la nature, plus exactement vers la forêt Baïnem. En attendant, à la cité des 666 Logements de Bouzaréah, les écoliers et collégiens sont privés de tout établissement scolaire proche et les aires de jeu et les établissements de soins de proximité y font cruellement défaut. Pire, les locaux commerciaux, en bas de la cité ainsi qu'un ancien site ayant abrité les ouvriers du chantier des actuels logements, servent de lieux de débauche à toute une faune nocturne.