Ne va pas aux Jeux qui veut et celui qui passe a énormément de mérite Les Jeux olympiques de Pékin appartiennent au passé. Désormais, il va falloir évoquer les Jeux de Londres en 2012 et toutes les compétitions intermédiaires qui auront lieu entre-temps, notamment les championnats du monde, continentaux, voire régionaux. Pour nous Algériens, la prochaine grande échéance internationale omnisports sera les Jeux méditerranéens qui auront lieu en 2009 dans la ville italienne de Pescara. On dira, bien sûr, qu'il ne s'agit-là que de Jeux secondaires qui n'ont pas l'importance et la dimension des Jeux olympiques mais pour des pays comme le nôtre, ils ont un cachet très spécial. Il est entendu que l'Algérie n'est pas une grande nation sportive. Pour le devenir, il faudrait caracoler constamment en tête du classement des médailles lors des plus grands rendez-vous sportifs du monde, Jeux olympiques y compris. Ce que ne fait pas notre pays. Il ne se situe même pas dans une première moitié de tableau. Son meilleur classement, la 34e place, il l'a obtenu en 1996, aux Jeux d'Atlanta, avec deux médailles d'or et une de bronze. Cette année, à Pékin, avec une médaille d'argent et une de bronze, il a terminé à la 65e place devant des pays comme l'Afrique du Sud (71e) et l'Egypte (81e). Disons que l'Algérie est dans une moyenne acceptable compte tenu des moyens offerts à ses athlètes pour se préparer mais aussi de la politique sportive qui y est appliquée. Le fait de participer à des Jeux olympiques est en soi une performance non négligeable. Le monde compte des milliards de personnes qui voudraient toutes prendre part à une telle manifestation. Mais il y a des règles à respecter pour y parvenir et des concours à subir avec succès. L'athlète qui va aux Jeux n'y va pas selon son bon plaisir, sur un simple claquement de doigts. Il y a des épreuves très dures par lesquelles il doit passer pour avoir le doit de participer à la grande fête sportive quadriennale. Des matchs et encore des matchs à gagner, des minimas à réaliser, tout cela demande des efforts considérables qui font que celui qui passe avec succès ces écueils a énormément de mérite. Que dire aussi de celui qui atteint une finale olympique? Son mérite est encore plus grand parce que pour arriver à ce niveau-là, il a dû affronter la crème des sportifs mondiaux. Même s'il ne gagne pas de médaille, il a droit à de la reconnaissance car n'est pas finaliste olympique qui veut. A Athènes, en 2004, un garçon comme Salim Ilès était arrivé en finales du 100m et du 50 m nage libre. Il n'avait pas remporté de finale et son exploit avait été banalisé. Ilès avait, pourtant, fait partie des 8 nageurs les plus rapides de la planète et cela n'avait sensibilisé personne chez nous. Idem pour Kamel Boulahfane qui était parvenu à disputer la finale du 1500m. Aujourd'hui on est à se demander si l'Algérie aurait pu faire mieux à Pékin. Peut-être, mais pour cela, il aurait fallu suivre le programme établi dès la fin des Jeux de 2004 qui prévoyait un plan de préparation spécial pour nos meilleures chances de médailles. Quand des garçons comme Boukensa et Zerguelaïne vont à Tikjda et ne trouvent pas d'eau pour se doucher et des radiateurs fonctionnels, on ne peut dire que tout s'est passé pour le mieux pour eux. Quand la boxe, qui passe pour un des sports où l'Algérien excelle, connaît des soubresauts avec un changement inadéquat au niveau de la direction de sa fédération, il n'y a pas à attendre des résultats plausibles de sa part. La page de Pékin a été tournée, voilà que se présente celle de Londres et c'est aujourd'hui que ces Jeux-là se préparent. Ils le sont non pas sur de simples paroles mais sur des actes concrets. Récemment, le Comité olympique algérien a proposé la mise en place d'un pôle d'excellence olympique dont la mission sera de prendre en charge les meilleurs sportifs du pays à tous les niveaux, que ce soit sur le plan sportif ou sur celui de la scolarité. Cela doit se faire maintenant et pas après. Malheureusement, chez nous, on a pris la fâcheuse habitude de ne pas se focaliser sur une échéance lorsqu'elle est lointaine. Puis, lorsqu'elle devient proche,on se met à verser dans la précipitation et dans le travail bâclé. A partir de là, l'argent, dût-il couler à flots, ne suffira pas car l'athlète algérien accusera trop de retard par rapport à ses concurrents des autres pays. Le résultat sur le terrain n'en sera que plus médiocre et chacun devra assumer ses responsabilités. Aussi, lorsque deux médailles viennent couronner la participation, il y a de quoi se montrer satisfait, ne serait-ce que pour encourager tous les athlètes qui n'ont certainement pas ménagé leurs efforts pour obtenir le meilleur résultat possible. Et dans l'optique des prochains Jeux méditerranéens, ces garçons et filles ont besoin d'un bon soutien moral.