L'Etat continuera à accompagner les agriculteurs et les éleveurs en leur assurant les facilités nécessaires en matière d'accès aux crédits et d'approvisionnement en semences. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Alioui, a indiqué que «les agriculteurs se sont engagés à s'acquitter de leur dette qui s'élève à près de 17 milliards de DA», selon l'APS. S'exprimant au cours des travaux de l'assemblée générale de la Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma), consacrée à l'examen de la situation de la Cnma-Banque, M.Alioui a précisé que «cette dette a été accumulée en raison des conditions climatiques difficiles, notamment la sécheresse, de la situation sécuritaire et des mutations économiques qu'à connues le pays». M.Alioui a, dans ce cadre, demandé aux autorités publiques de prendre en compte ces facteurs directs et indirects ayant mené la banque à sa situation actuelle. Le président du conseil d'administration de la Cnma, Dilmi Abdelatif, a, pour sa part, souligné que la Cnma-Banque existe toujours, précisant qu'un administrateur est en train d'élaborer un rapport sur la banque. «Les agriculteurs sont prêts à s'acquitter de leur dette, mais réclament juste un peu de temps pour pouvoir le faire», a-t-il ajouté. Pour rappel, la commission bancaire de la Banque d'Algérie a désigné en septembre dernier, un administrateur provisoire auprès de la Cnma-Banque après avoir constaté, selon un communiqué de la commission, que «les conditions normales de gestion de cette banque ne sont plus assurées». Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a souligné que «la production agricole et la sécurité alimentaire doivent être perçues comme des éléments essentiels de consolidation de la souveraineté nationale et requièrent, à ce titre, un éveil collectif», autour de ce postulat. M.Benaïssa, qui intervenait mercredi dernier à Sétif au cours d'une rencontre regroupant les cadres locaux du secteur agricole, des agriculteurs et des investisseurs dans ce créneau, a indiqué que de nombreuses mesures ont été prises par l'Etat, à travers son département ministériel, pour «soutenir les fellahs, les éleveurs et les opérateurs qui investissent dans des activités liées au travail de la terre» afin, poursuit-il, «qu'ils puissent se consacrer pleinement à la production et à l'amélioration du rendement». Il a rappelé, dans ce contexte, qu'à la suite de l'augmentation durant les deux dernières années, au niveau des marchés mondiaux, des prix des produits agricoles, notamment les céréales, le lait et la matière première, la poudre de lait, «plus de deux milliards de dollars ont été dépensés par l'Etat pour maintenir les prix à la portée des agriculteurs et des citoyens». L'Etat «continuera à accompagner les agriculteurs et les éleveurs en leur assurant les facilités nécessaires en matière d'accès aux crédits et d'approvisionnement en semences», a assuré M.Benaïssa. Toutefois, il a fait part, de la «nécessité de tirer les leçons des expériences vécues ces deux dernières années» et qui doivent, a-t-il affirmé, être prises comme un «avertissement» et une incitation à l'accroissement de la production agricole nationale. Le ministre de l'Agriculture a également rappelé, au cours de cette rencontre, que l'Etat procédera, avant la fin de l'année 2008, à la signature de contrats de performance de 5 ans avec toutes les wilayas du pays, en vue de lancer des projets de proximité relatifs au renouveau rural, les wilayas, ayant procédé à une évaluation de leurs potentialités locales. Le cadre global de la politique du renouveau rural a été, dans ce sens, évoqué par Rachid Benaïssa. Ainsi, le ministre a affirmé, avant d'ouvrir un débat avec les professionnels de la terre, que par le biais de cette politique, le ministère de l'Agriculture oeuvre à «renouveler la vision des choses et changer les méthodes de travail».