“La décision du ministère de l'Education nationale de recourir (…) aux menaces, à la répression, pour neutraliser l'action revendicative est une opération d'intimidation malveillante, scandaleuse et injustifiée que le CLA dénonce.” C'est là le point de vue du Conseil des lycées d'Alger à la suite des menaces brandies par le ministère de l'Education à l'encontre du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique qui est à l'origine de la journée de protestation d'avant-hier. Dans une déclaration rendue publique hier, le CLA exprime clairement sa solidarité avec “nos collègues adhérents du Cnapest” et réaffirme son engagement au prolongement de son action, les “longues grèves de 2003”, dans l'esprit de “l'unité des enseignants” pour la satisfaction de leurs revendications. Le syndicat d'Alger s'élève contre l'attitude de la tutelle qui, indique-t-il, “veut reconfigurer le secondaire en ignorant leurs revendications sociales et professionnelles”. “L'édification d'une école publique et de qualité ne peut être bâtie sur le mépris des enseignants et la fin de non-recevoir des revendications”, insiste le CLA en applaudissant à la maturité des enseignants et en constatant plus loin : “Les représentants du Cnapest qui ont paraphé l'accord, le 9 décembre, et ceux du CLA qui ont conclu l'accord, le 26 janvier, se sont surpassés pour contribuer à une stabilité dans le système éducatif.” Pour toutes ces raisons, le Conseil des lycées de la capitale atteste que la “principale source du conflit” vient de “la responsabilité” de la tutelle qui considère “une grève comme un acte illégal et les enseignants comme des instigateurs agissant hors de la loi”. Ce syndicat apporte en outre une précision : “La grève n'appartient ni au CLA ni au Cnapest, fussent-ils enregistrés, mais aux travailleurs. (…). Verser dans l'excès et la diabolisation du conflit, alors que les voies habituelles du dialogue ont été fermées, est une manipulation grotesque de l'opinion publique.” Pour les représentants du CLA, la tutelle ne peut se cacher “indéfiniment” derrière le bouclier humain des élèves ni derrière l'inquiétude des parents pour “justifier la répression et le pourrissement de la situation”. Tout en interpellant les pouvoirs publics sur “la gravité de la situation”, le Conseil des lycées d'Alger rappelle aux syndicats de l'éducation “l'impérieuse nécessité de l'unité d'action”, surtout quand les libertés syndicales sont “menacées”. Au CLA d'appeler enfin à l'ouverture d'un dialogue “sans exclusive” pour l'intérêt de l'Ecole algérienne, des élèves et des enseignants. H. A.