Les initiateurs du mouvement et la tutelle se livrent une guerre des chiffres. La grève des enseignants du secondaire s'est poursuivie, hier, pour la deuxième et dernière journée. L'adhésion était massive au mouvement de protestation, a affirmé à L'Expression, Nouar Laârbi, coordinateur national du Cnapest (Conseil autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). «Le nombre d'enseignants grévistes a augmenté pour cette journée (hier ndlr). Le taux de suivi de ce débrayage a atteint les 85%», a indiqué le syndicaliste. Il a relevé cependant, le faible taux de suivi de cette grève dans quatre wilayas, à savoir Alger-Centre, Tamanrasset, Béchar, et Tindouf, du fait que «le Cnapest n'y a pas encore installé ses conseils nationaux». Notre interlocuteur s'est dit satisfait de ce taux de participation au mot d'ordre de grève «qui confirme une fois de plus la représentativité de notre organisation au sein de la corporation». Des chiffres contestés par le département de Benbouzid. Le ministère de l'Education nationale a avancé, rappelle-t-on, un taux de suivi de 17,22% à l'échelle nationale. Le taux de suivi de la grève diffère d'une wilaya à l'autre, selon le département de Benbouzid, qui a ajouté que le taux le plus important a été enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou avec 48% alors qu'il était de 3,34% à Oran, 7,36% à Alger, 16% à Constantine, 4,25% à Sidi Bel Abbès, 14% à Mostaganem, 18,51% à Béjaïa et 15,1% à Sétif. Nouar Lâarbi est revenu, en outre, sur le premier point discuté lors la réunion tenue, le 25 octobre dernier, entre les syndicalistes et le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, relatif au problème des enseignants de Mostaganem. Il a rappelé l'engagement du ministère à résoudre le conflit persistant entre les représentants du Cnapest (40 au total) et la direction de l'éducation de la wilaya de Mostaganem. Le problème, selon le représentant du Cnapest, réside dans le fait que le Syndicat des professeurs de l'enseignement secondaire et technique soit marginalisé par la direction de l'éducation relevant de ladite wilaya. «Les délégués mandatés par la tutelle et envoyés dans cette wilaya pour tenter de trouver les solutions idoines ont refusé de tenir une réunion officielle avec les délégués syndicaux du Cnapest de Mostaganem, situation qui a poussé les syndicalistes à déposer un autre préavis de grève pour le 15 novembre prochain au niveau de cette wilaya», a clamé le syndicaliste. Le coordinateur du Cnapest a même menacé de recourir à une autre grève nationale qui suivra celle de Mostaganem «si la tutelle ne satisfait pas nos doléances». «Le conseil national du Cnapest a demandé à tous les enseignants et délégués de wilayas de tenir des assemblées générales. Si nos revendications concernant notamment le statut particulier et le régime indemnitaire, ne sont pas satisfaites, nous opterons pour une des trois options, à savoir d'organiser une grève illimitée, une grève d'une semaine renouvelable ou une grève cyclique», prévient notre interlocuteur. La tutelle a assuré que les préoccupations des enseignants seront prises en charge et que le statut particulier comportera beaucoup de points positifs.
