La Syrie a décidé mardi la fermeture de l'école et du Centre culturel américains à Damas et appelé l'ONU à rendre Washington responsable du raid aérien effectué dimanche par l'armée américaine contre un village syrien, a annoncé l'agence officielle Sana. Le Conseil des ministres a demandé aux ministres de l'Education et de la Culture de «prendre les mesures nécessaires pour l'application» de cette décision de fermer les deux établissements américains, selon Sana. Au cours de la réunion du Conseil, les ministres ont dénoncé «le crime barbare qui représente le comble du terrorisme d'Etat pratiqué par l'administration américaine qui viole la charte de l'ONU et le droit international», ajoute Sana. La Syrie a en outre demandé à l'ONU de rendre les Etats-Unis responsables de cette opération militaire meurtrière, dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, selon Sana. «La Syrie attire l'attention sur cet acte agressif et attend du Conseil de sécurité de l'ONU et des pays membres qu'ils assument leurs responsabilités en empêchant la répétition de cette violation dangereuse et qu'ils rendent l'agresseur responsable de la mort de ressortissants syriens innocents», est-il écrit dans le texte publié par la Sana. Selon les médias officiels syriens, des soldats américains débarqués d'hélicoptères venus d'Irak ont attaqué dimanche un bâtiment d'un village syrien à huit kilomètres de la frontière irakienne, et entraîné la mort de huit personnes. Un responsable américain à Washington a confirmé sous couvert de l'anonymat que le raid avait été mené par les Etats-Unis et assuré qu'il s'agissait d'un «succès» dans la lutte contre les combattants étrangers opérant en Irak. Selon lui, «l'un des plus importants passeurs de combattants étrangers dans la région», appelé Abou Ghadiya, aurait péri dans le raid. «Nous croyons qu'il a été tué». Le département d'Etat s'est contenté en termes officiels d'exhorter Damas à mieux contrôler ses frontières, refusant de reconnaître explicitement l'implication des Etats-Unis dans une opération qui a été condamnée par de nombreuses capitales, de Baghdad à Pékin. «L'attaque par les Etats-Unis dimanche d'une ferme habitée par des familles et des ouvriers illustre un état d'esprit favorable à la guerre, l'agression, l'hégémonie et la violation du droit international», a affirmé pour sa part le numéro deux du parti Baas syrien, au pouvoir, Mohammad Saïd Bkheitane. «Il s'agit de terrorisme d'Etat, d'un acte de piraterie aérienne qui montre combien les Etats-Unis font fi de la légalité internationale, à l'instar d'Israël», a-t-il ajouté, lors d'une réunion des groupes d'amitié arabo-chinois. Le conseil des ministres syrien a décidé par ailleurs «le report de la réunion de la haute commission syro-irakienne», qui devait se tenir les 12 et 13 novembre, selon Sana.