Les postulants au regroupement familial et au droit d'asile devront, à partir du 1er décembre 2008, passer un test d'évaluation de leur degré de maîtrise de la langue française. Il n'en demeure pas moins que l'épreuve est double: le degré de connaissance des valeurs de la République française est lui aussi évalué. Les nouveaux immigrants doivent être de bons petits Français. La maîtrise de la langue française n'est en fait qu'un instrument, un vecteur que compte utiliser Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration pour asseoir sa politique d'intégration. Et pour y parvenir, il a désormais entre les mains l'attirail indispensable pour mettre en pratique son projet. Le décret n°2008-1115 du 30 octobre 2008 relatif à la préparation de l'intégration en France des étrangers souhaitant s'y établir durablement, a été publié hier dans le Journal officiel (JO) de la République française. Le décret précise les modalités d'application de la loi du mois de novembre 2007 relative à la maîtrise des flux migratoires, à l'intégration ainsi qu'au droit d'asile. Le chapitre II du décret traite des dispositions relatives à la préparation de l'intégration dans la société française des étrangers au titre du regroupement familial ou en qualité de conjoints de français. Un chapitre qui concerne au plus haut point nombre de nos concitoyennes et concitoyens établis ou nés en France, jouissant de la double nationalité et qui ont contracté des mariages dans leur pays d'origine d'où seront préparées les dispositions d'intégration des futurs candidats à l'immigration. Que prévoit la loi? «L'évaluation du degré de connaissance par l'étranger des valeurs de la République prend la forme de questions orales posées à la personne dans une langue qu'elle déclare comprendre.» Ces questions sont établies par référence aux valeurs de la République, notamment celles mentionnées par l'article R311-22. Les modalités de ces évaluations sont fixées par arrêté du ministre de l'Intégration, stipule le texte. Le degré de connaissance de la langue française est apprécié au moyens de tests oraux et écrits, comme il est rapporté par l'article 2.311.23. Certaines catégories de postulants en sont néanmoins exemptées. Qui est concerné par cette «faveur»? «L'étranger qui justifie avoir suivi au moins trois ans d'études secondaires dans un établissement scolaire français à l'étranger ou dans un établissement francophone à l'étranger ou au moins une année d'études supérieures en France, peut être, à sa demande, dispensé de ce test par l'autorité diplomatique ou consulaire», précise le décret d'application de la loi du mois de novembre 2007. Ce dispositif d'évaluation vise a préparer «l'intégration républicaine dans la société française», rapporte dans ses colonnes l'hebdomadaire de droite, Le Point. Les candidats au regroupement familial devront retourner donc sur les bancs de l'école pour obtenir le fameux «visa Schengen» qui a été habilement habillé d'oripeaux culturels. Seront dispensés de cette «formation» les ressortissants étrangers de plus de 65 ans ou ceux qui n'ont pas atteint l'âge de 16 ans. Après s'être fait le «chantre» des expulsions d'étrangers hors de France, Brice Hortefeux sous ce nouveau visage prépare une nouvelle campagne à visage quelque peu humain mais sournois, qui cache mal les prémices d'une acculturation teintée déjà par l'aventure coloniale française.