L'Alliance présidentielle est convaincue: l'amendement obtiendra les trois quarts des voix des membres des deux chambres. «En choisissant la voie parlementaire pour la révision constitutionnelle, le président de la République n'a fait qu'exercer son droit. Et c'est pour cette raison même qu'il a opté pour l'article 176 de la Constitution.» C'est en ces termes que s'est exprimé Chihoub Messaoud, vice-président de l'Assemblée populaire nationale et non moins militant du FLN. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne I, il a justifié le recours du président de la République à l'article 176 de la Constitution, par le fait que «l'amendement apporté à la loi fondamentale n'est que partiel. Ce qui confère au président le droit de recourir aux deux chambres du Parlement en vue d'adopter les articles révisés», a-t-il souligné. L'article 176 de la loi-mère, rappelle-t-on, dispose que «lorsque de l'avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle a obtenu les trois quarts (3/4) des voix des membres des deux chambres du Parlement». Revenant sur la possibilité que le projet présidentiel obtienne les 400 voix nécessaires pour être adopté, Mohamed Chihoub a estimé que «les amendements apportés à la Constitution obtiendront, sans coup férir, la majorité des voix». «Le texte passera» a-t-il déclaré, appuyant sa certitude par «l'appui apporté par les partis les plus influents, présents à l'Assemblée». Revenant sur les partis de l'opposition qui se disent, soit contre la révision de la Constitution, ou contre le fait que les amendements qui lui sont apportés passent par voie parlementaire, le sénateur Lazhari Bouzid, du tiers présidentiel, indique qu'il est du droit de ces partis de manifester leur opposition, seulement ils doivent respecter les autres formations politiques. Il a en outre indiqué que la révision de la Constitution intervient afin de corriger certaines contradictions existant dans l'actuelle loi fondamentale. «Si le peuple veut réélire le même président, je ne vois franchement pas pourquoi le lui interdire. Il ne faut pas se mettre au travers de la route de la volonté du peuple», explique ce sénateur. L'ex-membre du Conseil constitutionnel, Mohamed Faden, lui aussi invité par la Radio nationale Chaîne I, a indiqué que la révision de la loi-mère «n'est pas limitée dans le temps. Et qu'il n'y a pas de délais précis pour adopter les amendements. Généralement, ça prend 20 jours, mais dans le cas actuel où les choses pressent, l'adoption sera faite dans les meilleurs délais. De toutes les manières, l'amendement sera finalisé avant le 15 novembre», conclut ce sénateur et militant du RND.