Photo : Riad Par Ali Boukhlef Il n'y aura point de surprise à attendre, ce mercredi 12 novembre, dans la grande salle du Palais des nations, à l'occasion de la réunion des deux chambres du Parlement pour entériner le projet de l'amendement constitutionnel proposé par Abdelaziz Bouteflika. En convoquant donc le Parlement –avec ses deux Chambres réunies-, le président de la République n'a pas le moindre doute que son projet va passer comme une lettre à la poste. Il ne peut en être autrement pour un Parlement qui contient une majorité écrasante de parlementaires issus des trois partis de l'Alliance présidentielle. D'abord à l'Assemblée populaire nationale où les trois formations de la coalition gouvernementale comptent à elles seules 249 sièges sur 389. A ceux-là, il faut ajouter la vingtaine de députés du Parti des travailleurs qui vient d'annoncer son soutien au projet présidentiel. Et comme si cela ne suffisait pas, le groupe des indépendants –qui compte 25 députés- vient de publier un communiqué dans lequel il dit soutenir la proposition du Président qu'il veut, lui aussi, s'approprier comme étant une des ses «revendications». Ne restent dans l'hémicycle que les 19 députés du RCD qui n'a toujours pas annoncé de consigne précise même si sa position de principe est connue, et les 15 députés du Front national algérien de Moussa Touati qui a d'ores et déjà annoncé sa participation à la prochaine consultation électorale. Le chef du FNA n'a cependant pas dit son opposition de fond à l'amendement constitutionnel. Il conteste juste la forme, puisqu'il a appelé à une révision par le biais d'un référendum populaire, ce qui est une tout autre question, puisque le chef de l'Etat lui-même dit n'avoir pas «abandonné l'idée», mais qu'il la reporte à plus tard. Au sein de l'autre chambre du Parlement, le Conseil de la nation, l'unanimisme est aussi clair que de l'eau de roche. Parce qu'en plus des 96 sénateurs «élus» qui appartiennent en majorité au RND –seuls deux membres sont issus du RCD-, la Chambre haute contient 48 sièges issus de ce qu'on appelle le tiers présidentiel, donc choisis par le président de la République «parmi les personnalités nationales» comme cela a été le cas la semaine dernière avec la désignation de sept personnes qui manquaient au compte. Et lorsqu'on sait qu'il faut le vote de trois quarts des parlementaires pour avaliser une réforme de la Constitution, «lorsque l'amendement ne touche pas à l'équilibre des institutions» -comme c'est le cas présentement-, le compte est vite fait. C'est-à-dire que le projet présidentiel va passer comme une lettre à la poste. Déjà en avril 2002, lorsque Abdelaziz Bouteflika avait proposé l'amendement de l'article 2 de la Constitution introduisant tamazight comme langue nationale, tous les parlementaires de l'Alliance avaient voté «oui», même si certains d'entre eux n'étaient pas tout à fait d'accord. Ironie de l'histoire, les deux partis qui portaient la cause dans leur programme (RCD et FFS) avaient tout simplement boycotté la séance.