Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a appelé hier les Etats-Unis à ne pas abandonner un possible recours à l'option militaire contre le programme nucléaire iranien. A l'issue d'une rencontre à Jérusalem avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, M.Barak a affirmé aux journalistes: «Ce que nous pensons nous l'avons déjà dit. Nous n'écartons aucune option. Nous recommandons aux autres de ne renoncer à aucune option». «Nous sommes convaincus que l'Iran continue d'agir pour obtenir une arme nucléaire et continue à tromper le monde en menant des négociations sur le contrôle de cet armement», a ajouté le ministre de la Défense. «Je pense que les dirigeants du monde libre qui voient ces choses, doivent les reconnaître et les prendre en compte lorsqu'ils décideront des mesures à prendre», a ajouté M.Barak. Contrairement à George W.Bush, Barack Obama a évoqué la possibilité d'un dialogue sans condition préalable avec l'Iran, sous le coup de sanctions de l'ONU pour le forcer à mettre un terme à son programme nucléaire controversé. La chef du parti Kadima (centre) et ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, avait déjà évoqué jeudi la possibilité de divergences avec le président américain élu Barack Obama sur la question du programme nucléaire iranien. «Il est possible que nous ayons quelques points de désaccord en ce qui concerne le traitement de la question de comment empêcher» l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire, avait déclaré Mme Livni. «Je considère problématique un dialogue préliminaire (avec Téhéran) à un moment où l'Iran pense que le monde a baissé les bras sur la question des sanctions. Un dialogue à ce stade pourrait être interprété comme une marque de faiblesse», avait-elle ajouté. Israël considère l'Iran comme la menace la plus dangereuse à son encontre, en raison de l'accélération du programme nucléaire de Téhéran et des déclarations répétées de ses dirigeants, en particulier le président Mahmoud Ahmadinejad, prédisant la fin de l'Etat juif. Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran, soumis à des sanctions de l'ONU, dément. Le président iranien Ahmadinejad a pour sa part félicité jeudi Barack Obama pour son élection à la présidentielle américaine, mais en lui demandant un changement radical de la politique des Etats-Unis.