IL faut prévenir et faire cesser les atteintes aux droits humains en ciblant les gouvernements. Initiée par Amnesty International, la section algérienne de cette ONG a procédé, hier, à Alger, au lancement de la campagne pour la dignité humaine. L'objectif de cette démarche est de prévenir et faire cesser les atteintes aux droits humains en ciblant les gouvernements et en faisant appel à l'intervention de la société civile. Parmi ces atteintes, on cite notamment la pauvreté qui est le fléau le plus répandu sur la planète. C'est ce qui ressort en substance, de la conférence de presse tenue hier à cette occasion par le président de la section algérienne d'Amnesty International, le Dr Abbas Kheireddine. Le conférencier a mis l'accent sur «la nécessité de sensibiliser l'opinion internationale sur le devoir de combattre l'impunité des acteurs qui génèrent cette pauvreté». Dans ce sillage, il a relevé que «la pauvreté n'est pas une fatalité, ni un fait naturel». Dans son allocution d'ouverture, l'orateur a soutenu que «le maintien des êtres humains dans des conditions de vie indignes, est le fait de gouvernants, d'entreprises et autres acteurs politiques et économiques participant à l'ordre mondial actuel». Le président de la section algérienne d'Amnesty International a, en outre, axé son exposé sur l'état de la santé féminine à travers le monde. Il a relevé à ce sujet, l'écart «criant» qui existe entre les pays du Sud et ceux du Nord, en recourant à une analyse chiffrée de cette situation. Il a indiqué, de ce fait, que 500.000 femmes meurent chaque année de causes liées à l'accouchement, constituant ainsi, la deuxième cause de mortalité après le HIV. Le Dr Abbas a illustré son propos en faisant le parallèle entre le Niger et l'Irlande, soulignant qu'une femme sur sept décède au Niger des suites d'un accouchement compliqué contre une femme sur 48.000 en Irlande. Il a qualifié cet écart «d'impressionnant». Et d'enchaîner: «Jusqu'à 2005, le taux de mortalité n'a baissé que de 5%, avec un progrès quasiment nul en Afrique subsaharienne.» Le Dr Abbas a, par ailleurs, souligné que la campagne mondiale de cette année, ciblera des thèmes liés à la santé et au logement. Dans ce tour du monde, l'orateur n'a donné aucun élément concernant l'Algérie. «Pour le moment je n'ai pas d'éléments ni de chiffres sur la pauvreté en Algérie», a-t-il répondu à L'Expression. S'agissant de sa lecture concernant le volet «dignité» en Algérie, il a préféré surfer sur une remarquable langue de bois, laissant sur leur faim les journalistes venus en masse pour couvrir l'événement.