Un film-clé et culte qui reviendra sur les moments forts de cette époque (1969), en dévoilant les grandes figures artistiques et politiques révolutionnaires qui ont marqué cette période. La Cinémathèque algérienne inaugure, à partir du mercredi 19 novembre 2008, «les Mercredis de la cinémathèque», par la projection à la Filmothèque Zinet d'un film du patrimoine cinématographique. Ainsi, en hommage à la Mama d'Afrique, Miriam Makéba, récemment décédée en revenant de scène, le symbole africain sera revisité le temps de la projection d'un film culte. Et quel film! Il s'agit de William Klein: Le Festival panafricain (1969). Un film éponyme produit à l'époque, par l'Oncic. Après l'hommage que lui a rendu Johannesburg où hommes politiques, musiciens et artistes sud-africains se sont rassemblés pour rendre un dernier hommage à cette chanteuse et militante historique de la lutte contre l'apartheid, décédée la semaine dernière en Italie d'une crise cardiaque, l'Algérie à son tour se mobilise à sa manière. William Klein était un artiste engagé dans de nombreuses causes. Il venait d'achever un film collectif, Loin du Viêt-Nam, en France, contre la guerre du Vietnam aux côtés de Jean-Luc Godard, Alain Resnais et Agnès Varda. Il est venu à Alger poursuivre sa mission au service des luttes anticolonialistes en Afrique. William Klein était solidaire des Afro-Américains de son pays d'origine, les Etats-Unis, mais aussi des Algériens, c'est pourquoi en plus de tourner un film consacré à Eldridge Cleaver, le «ministre de l'Information» des Black Panthers, réfugié dans la capitale algérienne et mort en 1998 à Los Angeles, il s'attellera à rendre hommage à la Révolution algérienne en y associant la libération de l'Afrique. Il insère dans son film notamment, des extraits de L'Algérie en flammes de René Vautier et L'Aube des damnés d'Ahmed Rachedi, commentés par Mouloud Mammeri. Ce film passionnant revient sur les figures politiques du moment, de certains pays africains comme l'Angola, le Mozambique et la Guinée-Bissau qui étaient sous le joug colonial et de la force rebelle des Blacks-Panthers mais aussi sur les artistes qui ont jalonné ce festival et marqué à jamais la mémoire des Algériens. Il s'agit entre autres de Nina Simone, Archie Shepp et de Miriam Makéba, alors jeune, belle et rebelle.L'Algérie était la mecque de l'Afrique et de ses révolutionnaires. Aujourd'hui, beaucoup de ces pays sont indépendants. Ils reviendront aussi du 05 au 20 juillet 2009 célébrer cet acquis, à l'occasion de la seconde édition du Festival panafricain et dont l'Algérie est l'hôte. Ce film sera l'occasion ainsi de faire connaissance avec les grandes figures artistiques et politiques rebelles qui ont marqué cette période charnière. Ce film, semble-t-il, n'a jamais été diffusé. Seul croit-on savoir, l'association algérienne Chrysalide, qui l'a déterré de l'oubli et en a programmé une projection dans le cadre de son ciné-club. Ce fut une projection mémorable où le public venu en force, ce jour-là, s'est vraiment régalé tout en regrettant amèrement cette époque. Car, aujourd'hui, «autre temps, autres moeurs». Que devient, en effet, le Panaf? Sans doute l'expression pratique y sera en long et en large, mais l'esprit? Ceci est une autre «histoire»...