Classée septième en matière de dotation financière, la capitale des Hammadites n'arrive toujours pas à prendre son envol. Les projets existent à profusion. Des plans d'aménagement conçus à la suite de réflexions toutes aussi porteuses les unes que les autres. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Les retards s'accumulent. Des projets tardent à voir le jour. De grands ouvrages, des équipements publics d'envergure, des cités d'habitation, dont le lancement a été annoncé en grande pompe se rejoignent au moins sur un point. Leurs délais de réalisation ne sont pas respectés. Que ce soit la gare routière, les trémies ou encore le dédoublement des RN9 et 12, tous ces projets d'utilité publique avancent au ralenti, lorsqu'ils réussissent à démarrer. Cette situation d'atermoiements, au caractère national, trouve sa parfaite expression à Béjaïa où, bien rares sont les projets qui connaissent une évolution appréciable, tout au moins respectueuse des délais impartis à même de garantir leur achèvement. Cette situation fort pénalisante pour le développement local, trouve sa raison d'être dans plusieurs facteurs. De la situation politique trouble du début des années 2000, on est passé à d'autres explications. La défection des entreprises de réalisation est l'un des facteurs avancés pour expliquer ces retards notamment, par l'ex-locataire du siège de la wilaya. L'ex-wali n'avait pas cessé de répéter qu' «il n' y a pas d'entreprise pour prendre en charge les travaux de réalisation». La tension sur les matériaux de construction n'a pas été en reste, tout comme, d'ailleurs, l'absence de main-d'oeuvre, l'asphyxie financière due à la bureaucratie, autant de ritournelles sans cesse ressassées avec, au bout du compte des résultats peu reluisants. Les chantiers de restauration du vieux bâti sont factices. Le barrage Tichi-Haf demeure une simple vue de l'esprit et le sera encore pour des années tant que son eau ne coulera pas dans les robinets. Le cas du théâtre régional est un autre exemple. Les travaux de réfection n'en finissent pas. Le port de pêche de Béjaïa, à sa 2e phase, piétine. Les chantiers Aadl relevant du programme 2002, avancent à une allure d'escargot. Les hôtels, qui devaient conforter la vocation touristique de la région, donnent l'impression de faire du surplace. Le dédoublement de la RN9 est tombé dans l'oubli. Il faut attendre les mois de mai et juin pour voir les travaux redémarrer. Et c'est dur après trois ans. La situation ne diffère pas trop sur la nationale 12 où l'opposition citoyenne met en péril un projet d'importance capitale pour l'économie locale et nationale. La gare routière censée venir mettre un terme à une débandade qui s'illustre au niveau des transports de voyageurs, n'est toujours pas lancée. Les projets de trémies annoncées pour désengorger la ville, patinent...Ceci pour les cités urbaines, les ruraux vivent d'autres calvaires. Lorsque ce n'est pas l'eau qui se fait rare, c'est l'assainissement qui empeste la vie. Dans tous les cas de figure, l'état des routes laisse à désirer. Quant au projet propre aux régions montagneuses, l'administration chargée de leur réalisation fait tout pour ne pas se fatiguer. Le Ppdra, le logement rural sont sujets à contestation un peu partout dans la wilaya. Les exemples du genre sont légion à Béjaïa. Ils illustrent parfaitement un constat de retard qui nécessite d'énormes efforts et surtout une volonté de rattraper le temps perdu. L'équipe aux commandes locales, largement remaniée, tente de faire de son mieux pour faire secouer le cocotier. Commission par-ci, visites d'inspection et prise de mesures par-là, autant d'initiatives qui peuvent porter leurs fruits, pour peu qu'il y ait un suivi rigoureux et constant!