Les lenteurs constatées au niveau des banques ne cessent d'endiguer les multiples projets d'investissement en Algérie. La problématique, combien épineuse, a été remise sur le tapis hier lors d'une conférence-débat animée au Hilton, dans le cadre de la quatrième édition de la Semaine de l'énergie en Algérie (SEA-4). Pourquoi donc les banques algériennes ne donnent-elles pas les crédits permettant de pousser la roue des investissements? La question est d'autant plus pointue lorsqu'on sait que les banques algériennes «dorment» sur un matelas financier très important et ce ne sont point les responsables de ces établissements financiers qui démentent cette vérité, en passe de devenir une lapalissade. «Les liquidités existent, certes, mais les banques ne peuvent pas les dégager» souligne Mohamed Djellab, Président-directeur général du Crédit populaire d'Algérie (CPA). Un avis partagé d'ailleurs par le P-DG de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), Mohamed Loukal. Les deux responsables mettent à l'index le Code de commerce algérien qui présente des embûches empêchant l'octroi des crédits aux investisseurs. «Il faut revoir ce Code et faire en sorte qu'il soit plus flexible», estiment les deux patrons des banques évoquées. La problématique se pose avec d'autant plus d'acuité pour les entreprises algériennes exerçant dans le domaine de l'énergie. Pour les deux groupes algériens, Sonatrach (hydrocarbures) et Sonelgaz (électricité et gaz), «le montant de l'investissement prévu pour les cinq années à venir est estimé à 100 milliards de dollars» estime Ali Rezaïguia, directeur exécutif finances du groupe Sonatrach. L'affaire n'est pas aussi mince qu'on le pense, notamment avec la chute des cours du pétrole. Le montant servira, selon M.Rezaïguia, à la production de l'électricité, au dessalement de l'eau de mer ainsi qu'aux productions pétrochimiques. «Avec un coût aussi astronomique que celui-là, sommes-nous en mesure de réaliser ces projets?», se demande le responsable financier de la compagnie nationale des hydrocarbures. Ce dernier n'hésite pas à mettre en avant le rôle que les banques algériennes, publiques et/ou privées, sont appelées à jouer. Un rôle que d'aucuns qualifient de déterminant au vu des liquidités dont disposent ces établissements financiers. Les intervenants lors de la conférence-débat, ont pointé du doigt les mesures restrictives imposées au niveau des banques et qui font que l'octroi des crédits relève du parcours du combattant. Et c'est là le talon d'Achille qui freine encore l'économie algérienne, et auquel l'Algérie devra, d'une manière ou d'une autre, remédier.