Réuni en session de travail, le conseil de wilaya du Front national algérien a pondu une déclaration mettant à nu les dissensions qui minent son parti. Dans ce document, le FNA s'est dit «surpris du non-respect par six de ses députés des consignes de la direction du parti lors du vote de l'amendement de la Constitution par les deux chambres (APN et Sénat)». Partant, il se «démarque de cette frange d'individus» et «assure le président du parti, Moussa Touati, du soutien indéfectible des militants, du FNA à Béjaïa», n'omettant pas au passage de «l'exhorter à poursuivre sans relâche la lutte pacifique pour l'instauration d'un Etat de droit et la ligne du parti à savoir la justice pour tous les Algériens et l'équité entre tous les citoyens». Ainsi va la vie dans les partis politiques algériens. Les luttes intestines motivées par des intérêts personnels font ravage dans les structures politiques au point que le débat censé être orienté vers la présidentielle d'avril 2009, s'articule présentement sur des sempiternelles crises qui n'intéressent pas le citoyen. Après le FFS, dont la crise ne date pas d'aujourd'hui, et le RCD, qui étale son linge sale en public, c'est au tour du FNA, un parti propulsé aux premiers rangs, à la faveur des dernières législatives, de faire état de dissensions internes. On a l'impression que les formations politiques font dans l'émulation, à qui étalera sa crise en public! Un phénomène qui aurait pu être intéressant si le citoyen ou le militant avait son mot à dire. Auquel cas, la disparition des partis serait prononcée sans ambages, commentait hier un citoyen très au fait de la vie interne des partis politiques dans notre pays. Comme lui, beaucoup de citoyens notent le déphasage de la classe politique par rapport aux aspirations citoyennes. «Serait-ce possible qu'aucun parti ne soit épargné par la crise?», s'interroge l'homme de la rue. Ce personnel politique dont le rôle est de gouverner pour améliorer le quotidien des citoyens, s'affaire à régler des comptes mutuellement, renvoyant aux calendes grecques les préoccupations des citoyens. Un constat amer qui ne laisse personne indifférent. «Les crises, qui surviennent au sein des communes, devraient inspirer les pouvoirs publics pour des amendements autrement plus importants», soutient un citoyen qui estime que les lois régissant les partis et les Assemblées favorisent ces luttes qui éloignent sérieusement les élus des préoccupations essentielles.