Une batterie de mesures a été prise pour endiguer le fléau de l'évasion fiscale, indique le directeur général des impôts. Le montant de la fiscalité collectée par les services des impôts jusqu'au 31 octobre 2008, s'élève à 609 milliards de dinars. C'est ce qu'a annoncé, hier, le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouya, invité de la Chaîne III de la Radio nationale. Une hausse sensible des recettes est enregistrée, comparativement à la même période de l'année 2007, où il a été recensé des revenus estimés à 505 milliards de dinars, indique M.Raouya. L'administration fiscale, ajoute-t-il, gère 10 millions de contribuables, dont la majorité (7,5 millions) sont des salariés alors que 2,5 millions sont des contribuables actifs (professions libérales...). Il faut dire que le montant de ces recettes aurait pu être encore plus important si le phénomène de l'évasion fiscale était endigué. Interrogé sur ce sujet, M.Raouya avoue ne disposer d'aucune donnée précise et chiffrée sur ce fléau. «Nous ne pouvons pas donner de chiffres exacts», a-t-il admis. Ce phénomène, très répandu, constitue en fait une menace pour l'économie nationale puisqu'il engendre un important manque à gagner pour le budget de l'Etat. Défaut de facturation, système de prête-noms, facturation fictive et autres manoeuvres courantes constituent autant de pratiques frauduleuses bien connues de l'administration des impôts. Toutefois, celle-ci tente de renforcer son dispositif pour mettre un terme à ce phénomène. L'invité de la Chaîne III a indiqué, dans ce sens, qu'une batterie de mesures a été prise afin d'agir efficacement pour endiguer ce fléau de l'évasion fiscale. Il s'agit, selon ce responsable, de la mise en oeuvre, à partir de janvier prochain, de la procédure de vérification ponctuelle des informations. Les techniques de vérification et d'élaboration du programme spécial de formation en matière de contrôle fiscal, ont été également améliorées. S'ajoute à tout ce dispositif, la création des services spécialisés dans l'investigation et les enquêtes fiscales, déclare M.Raouya et d'enchaîner: «L'administration fiscale est en train de mettre en place une série de systèmes de lutte contre l'informel.» Il explique que le système fiscal algérien, lourd dans les années 90, s'est, à partir de l'année 2000, doté de moyens modernes pour lutter efficacement contre la fraude et l'évasion fiscale et ce, à la faveur des nouvelles réformes engagées en la matière. Chose qui a permis, selon le directeur des impôts, la modernisation des moyens de contrôle et de recouvrement. En matière de mesures fiscales, l'invité de la Chaîne III a rappelé que depuis quelques années, l'administration fiscale a fait de son mieux afin de «simplifier les procédures fiscales et la législation et d'identifier la population fiscale ainsi que la base de données», pour être plus proche des contribuables. Le responsable des impôts cite aussi, comme autres mesures, l'installation de la direction des grandes entreprises (DGE) à partir de 2006, chargée de gérer la fiscalité des entreprises les plus importantes en Algérie.