La récolte est estimée, cette année, à 12 millions de quintaux. Le ministère de l'Agriculture en a stocké 122.000 tonnes. La crise de la pomme de terre ne risque plus de resurgir. Du moins pas dans les quatre mois à venir. Le marché sera régulièrement approvisionné. Jusqu'à mardi dernier, les services du ministère de l'Agriculture ont déstocké 92.000 tonnes de pomme de terre sur les 122.000 tonnes stockées. L'opération qui a été entamée le 10 octobre dernier poursuit toujours son cours. Selon Rachid Bouzidi, sous-directeur en charge de l'organisation du marché et de la régulation au ministère de l'Agriculture, les stocks restants, soit un peu plus de 26 000 tonnes, «seront déstockés avant la fin du mois en cours». A noter que la marchandise stockées représente 10% de la récolte. Celle-ci est estimée, cette année, à 12 millions de quintaux. Aussi, 73% de la quantité stockée est localisée au niveau de huit wilayas, à savoir Aïn Defla, Boumerdès, Chlef, Blida, Bouira, Tipaza, Mascara et Saïda. Il est important de rappeler que l'opération de stockage de la pomme de terre s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie initiée par le premier responsable de l'agriculture, Rachid Benaïssa. Ce dernier a été installé alors que le secteur de l'agriculture était en butte à de moult critiques, et autant de crises, dont celle de la pomme de terre. Un aliment de base dont les enjeux ne cessent de susciter l'intérêt des spéculateurs sans scrupules. C'est justement pour leur couper l'herbe sous les pieds que le ministre de l'Agriculture a mis en place un nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). C'était en juillet dernier. L'application dudit système n'a pas tardé à porter ses fruits. Actuellement, les prix de la pomme de terre ne dépassent pas les 45DA le kilo. Et si dans certaines wilayas les prix vont au-delà, cela est dû essentiellement «au manque d'aires de stockage», précise Rachid Bouzidi, qui ajoute que «cette anomalie sera vite réparée pour que les choses reprennent leur cours naturel». Notre interlocuteur indique que «le mécanisme mis en place fait en sorte que tous les acteurs intervenant dans la filière en sortent gagnants». Ainsi, l'agriculteur qui accusera un surplus de production, ne verra pas ses efforts partir en fumée. Sa récolte ne sera pas vendue à des prix inférieurs aux coûts de revient. Le consommateur, de son côté, ne sera pas confronté à l'envolée des prix de cet aliment de base. Selon des statistiques, l'Algérie consomme 60kg de pomme de terre par personne et par an. Le sous-directeur en charge de l'organisation du marché et de la régulation au ministère de l'Agriculture précise, en outre, que la récolte de l'arrière-saison sera mise sur le marché vers la mi-décembre prochain. L'opération a quelque peu tardé à cause du mauvais temps qui subsiste ces derniers temps sur les régions nord du pays. «L'opération a commencé très timidement», précise M.Bouzidi. Cependant, cela n'affectera guère l'approvisionnement du marché en pomme de terre. Rachid Bouzidi rassure donc que l'épisode délicat relatif à la pénurie en pomme de terre qu'ont vécu les Algériens, ne risque plus de se reproduire. Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture prévoit une session de formation au profit des agriculteurs (spécialisés dans la filière pomme de terre), des stockeurs et des assureurs. Prévue pour mi-décembre prochain, cette formation sera dispensée à environ 200 personnes. Le nombre semble en effet infime par rapport à celui des professionnels de la pomme de terre et des stockeurs privés et publics.