L'initiative revient à l'association de prévention routière Les amis de la route de Tizi Ouzou : un Centre itinérant de prévention routière (Cipre), créé en août dernier, vient d'être inauguré au niveau du siège de l'association. Le projet a été concrétisé grâce au concours de l'Union européenne dans le cadre du programme d'appui aux associations algériennes de développement intitulé ONG II. L'UE finance le projet à hauteur de 80%, le reste étant à la charge de l'association, qui est appelée à chercher des bailleurs de fonds pour compléter le financement. Le projet a pris 9 mois pour se concrétiser grâce à la convention signée entre les autorités algériennes et l'Union européenne. 59 actions sont inscrites déjà au programme de cette nouvelle structure, un programme centré sur la formation et la sensibilisation en milieu scolaire notamment. Un chef de projet ainsi qu'une dizaine d'animateurs sont engagés pour une période de quinze mois. Les animateurs sont formés par des spécialistes au niveau du centre, à l'image de la dynamique Amel qui a présenté, lors d'une conférence de presse animée dimanche par le président de l'association, Cherif Keddam, un point chiffré sur les accidents de la route à l'échelle nationale. Créée en juin 2005, l'association à but non lucratif qui travaille sur la thématique de la prévention routière, milite pour l'introduction du code de la route dans les programmes scolaires. Du pain sur la planche attend le centre en question. Outre le travail de sensibilisation, le Cipre compte initier des cycles de formation ainsi que des séminaires et autres études. À ce propos, un séminaire sur les aspects juridiques liés aux accidents de la route sera organisé prochainement, informe le président de l'association. De même qu'une étude épidémiologique sur les accidents de la route sera lancée à partir du 1er janvier et ce, pour une période de trois mois, et concernera la commune de Tizi Ouzou. L'étude sera faite en partenariat avec le CHU Nedir-Mohamed. Selon un bilan présenté par les animateurs du Cipre, il ressort une moyenne de pas moins de 4 000 morts annuellement depuis ces dix dernières années. Le pic a été atteint en 2004 avec 4 356 décès causés par quelque 43 777 accidents de la route. En 2007, l'on a enregistré 4 177 morts, alors que durant les huit premiers mois de l'année en cours, le chiffre a atteint plus de 3 000. Avec un tel “palmarès”, l'Algérie se retrouve en quatrième position à l'échelle mondiale. Alger et Sétif demeurent les wilayas les plus touchées par le phénomène, tandis que Tizi Ouzou se maintient au milieu du tableau avec la 23e position. Les routes les plus dangereuses sont les nationales 5, 4, 1, 3 et 11. La RN5 connaît un taux de 27,58% des accidents de la circulation qui se produisent dans tout le pays. Des chiffres qui donnent froid dans le dos. 80% de ces accidents sont dus au facteur humain, selon une étude récente. Le Cipre ambitionne de réduire au maximum le nombre d'accidents et, par ricochet, sauver des vies humaines. En France, un projet similaire a réduit de 12% le nombre d'accidents de la route. Alors, l'action du Cipre pourra-t-elle réduire l'hécatombe sur nos routes ? Ses animateurs veulent relever le défi. Yahia Arkat