Ce parti est perçu comme première force victorieuse aux législatives. Vingt-quatre heures avant l'annonce des résultats des élections législatives, les différents quartiers généraux des partis et des principales chancelleries étrangères sont en train d'étudier sérieusement tous les scénarios possibles et plausibles qui peuvent sortir de ces élections considérées encore à haut risque pour l'Algérie. Le scénario qui est pris au sérieux ces derniers temps par les observateurs et qui a donné lieu à de nombreuses analyses, c'est le sondage publié par un quotidien national et qui donnait le FLN vainqueur avec 37,2%, suivi du MSP avec 14,5% alors que l'actuelle première force à l'Assemblée, le RND, est créditée de 12,4% des intentions de vote. Bien que le sondage établi par le quotidien en question ne soit pas «crédible», selon les propos de Zerhouni, sur le plan technique, en raison d'une absence totale d'une culture des sondages, il demeure en revanche, un scénario possible, qui a été pris au sérieux par l'ensemble des observateurs nationaux et étrangers. Le deuxième scénario sérieusement calculé par les spécialistes est la victoire du FLN qui pourrait rafler plus de 180 sièges alors que le RND se contenterait de la deuxième place avec environ 100 sièges, et que les partis islamistes se partageraient le dernier tiers de l'Assemblée avec une moyenne de 80 sièges, dont la majorité pourrait revenir au MSP, alors que El-Islah et Ennahda pourraient se partager une trentaine de sièges. Le PT et même le PRA seraient susceptibles de rafler quelque quinze sièges chacun, et s'imposer en groupes parlementaires. C'est le plus grand souhait de Louisa Hanoune qui a misé sur son avenir politique en optant pour ces élections. Les petits partis tels que le MJD, le PNSD, et le MNJA, peuvent se partager le reste des sièges, mais sans pour autant avoir leur groupe parlementaire ou un quelconque pouvoir d'opposition à l'Assemblée. Autre scénario plausible, redouté par le pouvoir et qui explique toute cette campagne médiatique antiboycott, la victoire du pôle islamiste et ce, même si le FLN est classé première force politique lors de ces élections. Si le RND sort défait de cette élection avec moins de 30 sièges, il pourrait offrir la possibilité aux islamistes du MSP, d'Ennahda et d'El-Islah d'avoir un score supérieur à 200 sièges, soit plus de la moitié de l'Assemblée qui est de 389 sièges contre 380 en 97. Selon certaines indiscrétions, l'augmentation des sièges à l'Assemblée a été faite pour éviter toute prise de pouvoir des islamites. A tous les coups, le FLN est perçu comme première force victorieuse aux législatives. Le rajeunissement de sa direction politique a donné à ce parti un élan appréciable. Le RND, quant à lui, fera office d'agent équilibrant entre les forces islamistes et le FLN et par conséquent, son score reste le plus attendu et le plus surveillé par les décideurs. A ce propos, un haut responsable politique a déclaré: «Ceux qui ont placé le RND en 1997 veulent, cette fois, le remplacer par le FLN. Ils empêcheront par tous les moyens le RND de remonter au pouvoir et de prouver que sa victoire de 97 n'a pas été volée». C'est ce scénario que veulent surtout éviter certains responsables, car le retour du RND au pouvoir signifierait l'échec de Benflis et par conséquent, la rechute du FLN. Quoi qu'il en soit, tous les scénarios demeurent possibles et sont soigneusement étudiés par les observateurs politiques qui ne négligent aucun détail pour construire une hypothèse et éviter une autre période de doute.