«600 nouveaux cas de sida ont été enregistrés cette année en Algérie», a affirmé hier à Alger, le président de l'Association Aids Algérie, Adel Zeddam lors de la journée de sensibilisation et d'information sur le sida au profit des policiers. Organisée par le bureau de la médecine préventive auprès du service central de la santé et de l'action sociale et des sports de la Dgsn, cette journée a été une occasion pour les femmes policières de s'informer sur la maladie. Lors de son intervention, Adel Zeddam a expliqué que «Sidi Bel Abbès, Tiaret et Tamanrasset sont les wilayas les plus touchées par la maladie.» Il précise que «les femmes sont les plus exposées et touchées par le sida.» Souvent et dans la plupart des cas, c'est le mari qui transmet à sa femme la maladie. En effet, il n' y a pas de prise de conscience ni de culture pour éviter le drame. Le sida existe, il n' y pas de remède-miracle pour le stopper. Mais la prévention et la sensibilisation peuvent y contribuer grandement. Selon Adel Zeddam, les mosquées sont le lieu idéal pour la prévention contre le sida. La maladie ne se contracte pas seulement chez les homosexuels, mais aussi par des rapports non protégés. Le sida progresse de plus en plus dans les milieux de la prostitution. Dans ce sens, l'orateur a indiqué qu'un million de préservatifs a été distribué gratuitement cette année par son association dans les boîtes de nuit et les maisons closes. On dit que la prostitution est le plus vieux métier du monde, rien ne peut l'arrêter. Dans l'imaginaire populaire, la prostituée a toujours été le vecteur des pires maladies vénériennes et le discours n'a eu de cesse d'assimiler prostitution et propagation des MST. «Ce que les spécialistes doivent faire, c'est d'aller vers ces personnes pour les sensibiliser et les informer», explique Adel Zddam. Pour sa part, le chef du bureau de la médecine préventive auprès du service central de la santé et de l'action sociale et des sports de la Dgsn, Abdelhakim Belamri, a indiqué que «90 pères, éducateurs, ont été formés en 2007 pour la prévention des maladies sexuellement transmissibles dont le sida.» Les pères éducateurs sont des policiers ayant reçu une formation auprès des spécialistes dans le domaine, notamment des médecins. Abdelhakim Belamri précise que la police algérienne est la première au monde à former ses membres dans le domaine de la prévention et de la sensibilisation au sein du personnel policier mais aussi dans la société. Par ailleurs, il a souligné que le risque de la transmission du VIH de la mère enceinte à son enfant est passé de 20 à 1% sans aucun traitement. «La transmission ne se fait pas de façon automatique et le taux de contamination dépend du niveau de l'atteinte maternelle, du terme de la grossesse et du mode d'accouchement» a-t-il affirmé.