Le président de Ahd 54 a refusé, en bloc, le qualificatif de lièvre ou de victime d'une orchestration électorale. Le coup de starter à la course au palais d'El Mouradia est donné. Le deuxième candidat, après Moussa Touati, est désormais connu. En effet, Ali Fawzi Rebaine, président du parti Ahd 54, a annoncé, hier, sa participation officielle à l'élection présidentielle de 2009. Une annonce qui a surpris plus d'un, d'autant plus que le parti a observé une éclipse de quatre ans, c'est-à-dire depuis l'élection présidentielle de 2004 où Fawzi Rebaine s'était porté candidat. M.Rebaine a indiqué, lors d'un point de presse, que la décision de sa participation a été prise lors de la session extraordinaire du conseil national, tenue le 27 novembre dernier. Selon lui, l'objectif de sa participation est de répondre aux aspirations de la population. Ce choix est également motivé par des convictions aussi bien historiques que politiques «On est là pour améliorer les choses et participer à l'instauration d'un vrai Etat de droit et d'une vraie démocratie», a-t-il déclaré. Ainsi, amélioration de la situation économique et sociale, rétablissement des libertés individuelles et collectives, liberté de la presse, multipartisme réel, libertés syndicales et droits de l'homme sont entre autres les volets que M.Rebaine vise, si jamais il est élu président de la République. Croyant dur comme fer en ses chances, le conférencier a refusé, en bloc, le qualificatif de lièvre ou de victime d'une orchestration électorale. «Si je me porte candidat, c'est que je suis venu en homme politique et non pour faire plaisir au système ou à qui que ce soit et ma carrière de 25 ans de militantisme est derrière moi pour attester que je suis un fervent opposant», a-t-il renchéri. Et de souligner que le climat politique actuel n'empêche pas sa candidature. Concernant la question de la présence des observateurs internationaux, réclamée par certains partis, notamment le RCD, acceptée par le FLN et refusée par le FNA et le PT, Rebaine s'est dit non gêné par cette proposition. Toutefois, l'orateur a préféré attendre de connaître la nature des mécanismes internes qui seront mis en place par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour la surveillance de ces élections, surtout après la dissolution de la Commission nationale de contrôle des élections après les législatives passées. Il note cependant: «Les observateurs étaient présents par le passé et je ne vois pas où est l'ingérence dans les affaires internes sachant que de grands pays ont accepté leur présence sans invoquer le prétexte d'ingérence ou d'atteinte à la souveraineté de la nation.» Par ailleurs, ce parti, que d'aucuns appellent parti événementiel, compte divulguer son programme électoral le moment venu. Son président a appelé également au changement de la loi électorale ainsi qu'à l'élargissement des prérogatives des assemblées élues. S'exprimant sur la révision de la Constitution, le locataire de la rue Larbi Ben M'hidi a réitéré son opposition du fait qu'«elle n'a rien apporté de nouveau pour la société algérienne». Et d'affirmer que cette révision ne vise que la pérennité du pouvoir en place. En outre, M.Rebaine conteste la voie adoptée pour amender la loi fondamentale du pays. «Le Parlement qui était élu avec 34% des voix, souffre de légitimité et de représentativité», a-t-il ajouté.