La principale conséquence demeure la baisse des prix du pétrole qui risquerait d´affecter les investissements publics engagés. Les cours du pétrole ont touché 40,72 dollars à Londres et 42 dollars à New York, des niveaux jamais observés depuis près de quatre ans (début janvier 2005). Alors que les cours du pétrole, principale ressource nationale, sont tombés hier sous les 41 dollars à Londres et sous les 42 dollars à New York, des experts économiques nationaux estiment que l´Algérie devrait rester, à terme, épargnée des effets néfastes de la crise financière mondiale. Intervenant lors d´une rencontre-débat organisée, mercredi soir, par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) sur les conséquences de cette crise sur l´économie nationale, ces experts, allant à contresens de la réalité économique, affirment que «l´Algérie a pu acquérir sa solvabilité externe jusqu´à 2015 à la faveur, notamment, de la hausse constante, à la fois, des avoirs du Fonds de régulation des recettes qui sont actuellement de 4200 milliards de dinars et des réserves de change qui ont atteint 135 milliards de dollars fin octobre couvrant quatre ans d´importations». Un avis soutenu d'ailleurs par l´économiste et ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. La baisse de la dette extérieure a également renforcé cette solvabilité externe grâce à laquelle l´Algérie est actuellement «loin du coup de la crise», a poursuivi M.Benachenhou. De ce fait, une question s'impose: comment notre pays, dont l'économie dépend quasiment des hydrocarbures, peut-elle échapper à une crise qui a pourtant affecté les économies les plus solides du monde? Sur ce point, l´intervenant, tout en minimisant les effets de la crise, admet que les turbulences économiques internationales actuelles pourraient se traduire en Algérie, entre autres, par une réduction des revenus pétroliers du pays sous l´effet du repli des cours mondiaux de brut, et une baisse "insignifiante" du taux d´épargne actuellement de l´ordre de 60% et dont une grande part est de nature publique. Pour cet expert, «le financement des principaux investissements publics se poursuivra au moins pour les trois prochaines années, même si le prix du pétrole tombe au-dessous de 37 dollars le baril». Adoptant le même optimisme, l´expert Hocine Benissad, tout en estimant que l´Algérie demeure actuellement loin de ces turbulences internationales, soutient que la principale conséquence de cette crise subie par l´Algérie, demeure la baisse des prix du pétrole qui, ajoute-t-il, risquerait, à moyen et long termes, d´affecter les investissements publics engagés. Il est utile de souligner dans ce sens que l'économie algérienne dépend à quasiment 98% de ses recettes en devises engrangées grâce à ses exportations en hydrocarbures. Le ralentissement de la croissance mondiale fait que les pays gros consommateurs de pétrole achètent moins d'or noir. Et cela se répercute naturellement sur les cours des prix et des économies mono-exportatrices, telles que l'économie nationale. Il faut dire que, hormis ce secteur, les exportations de l'Algérie sont «insignifiantes» représentant un volume de 1,5 milliard de dollars seulement. Sur un autre plan, la crise affectant tous les secteurs économiques, il sera difficile pour l'Algérie, même nantie d'un matelas financier de devises, de s'approvisionner en produits finis ou semi-finis. En effet, il n'est pas exclu, voire certain, récession oblige, que la production mondiale connaisse une baisse. Une autre problématique à laquelle l'Algérie devra faire face. L'Algérie ne pourra, en revanche, se mettre à l'abri des effets de cette crise que par le développement de sa production locale, estiment des experts. Les différents intervenants à cette rencontre ont été unanimes sur la nécessité pour l´Algérie d´encourager les investissements privés et étrangers et d´améliorer les recettes hors hydrocarbures. Les secteurs comme l'industrie et l'agriculture sont à promouvoir. Le directeur général de la filière algérienne de l´armateur international Maersk Lines, Laurent Bresson a, de son côté, constaté une stabilisation, voire une relative hausse du volume de trafic maritime de marchandises en Algérie pour 2008 face à une baisse de 10% du volume global de ses activités sur le plan mondial. «L´Algérie sera encore attractive et nous prévoyons une croissance de 13% de notre activité dans ce pays en 2009», a-t-il assuré.