Il est dangereux d'avoir une fausse sérénité alors que les «maisons brûlent» partout dans le monde avec cette crise financière. Le baril de brut est à 44$, tout va bien, semble dire le gouvernement. Nous avons perdu 100 dollars par baril, nous produisons 1, 5 million de barils jour, soit une perte sèche de 150 millions de dollars par jour par rapport à juillet. Il ne faut pas être naïf pour croire que les pays industrialisés vont nous faire des cadeaux en tant que rentiers, pour eux synonymes de parasites qui ne créent rien et qui vivent dans le farniente, enivrés par l'odeur des narguilés et la musique d'Oum Keltoum -Que Dieu ait son âme-...Nous avons glissé inexorablement vers cette façon - style Mille et Une Nuits - de voir la vie qui était à des années lumière de notre conception des choses. Que l'on se rassure, les prix du pétrole repartiront à la hausse Cependant cet «électrochoc» devrait «normalement» nous réveiller. Il faut tourner le dos au pétrole, en recensant les gisements de création de richesses en dehors de toute démagogie. Notre pays a-t-il réellement une stratégie énergétique en l'absence d'un cap directeur? Pour cela, l'université est incontournable. C'est actuellement la seule légitimité qui peut sauver le pays. Lors de la 12e Journée de l'énergie, en avril 2008, organisée par l'Ecole polytechnique, nous avons pointé du doigt la nécessité incontournable d'avoir un cap. Lors de la semaine de l'énergie des JST8 d'il y a quinze jours, nous avons martelé la nécessité de revoir fondamentalement à l'échelle du pays, notre stratégie énergétique. Le moment est venu de tourner le dos à la rente en comptant sur les élites algériennes à demeure, le moment est venu de tarir l'économie du container et du «bazar de 30 milliards de dollars» d'autant qu'il n'y a aucune création de richesse quand on importe 250.000 voitures quand c'est la débandade du point de vue de la consommation d'énergie. Quand on «bavarde» pour 2 milliards de dollars transférés par les opérateurs de téléphonie mobile, il y a quelque chose d'anormal dans cette «stratégie» si tant est qu'il y en a une. Nous avons 25 millions d'internautes autant que la France!!! Triste record. Au risque de nous répéter, la stratégie énergétique est l'affaire de tous les Algériens. Ce n'est pas uniquement le ministère en charge qui en est le seul responsable, les départements ministériels, les écoliers. Chacun doit apporter sa pierre à l'édifice. A cette cadence, nous bradons l'énergie. Il est indiqué de faire une pause en réduisant de façon drastique la production à nos justes besoins et en faisant émerger enfin, une création de richesse qui passe par la formation des hommes qu'il faut revoir fondamentalement. Il est dangereux d'avoir une fausse sérénité alors que les «maisons brûlent» partout dans le monde avec cette crise financière. Des stratégies en matière de sécurité et de diversification énergétique différentes selon les pays, sont mises en place, chacun de ces pays oeuvrant à assurer son autonomie énergétique à sa manière et de la manière la plus judicieuse et prenant en considération la protection de l'environnement. Notre pays manque réellement de stratégie énergétique notamment dans le contexte d'épuisement à terme de nos réserves, le risque du recours à l'importation se posant, et de l'impératif d'assurer la sécurité énergétique et le développement durable. Il faut combattre la dispersion d'efforts, ainsi que la forte tendance au gaspillage, la consommation effrénée et la pollution croissante en l'absence d'une prise en compte de la nécessité de développer la maîtrise de l'énergie. Il faut développer la sobriété énergétique, «consommer moins en consommant mieux», développer l'éducation environnementale et impliquer tous les secteurs concernés, notamment les transports (promotion du covoiturage, utilisation de véhicules moins polluants et consommant moins de carburants), l'habitat, l'agriculture, l'éducation En somme, «c'est l'affaire de tous». Il est temps que ce pays renoue avec son génie propre et divorce de cette mentalité de rentiers dont chacun sait que ses jours sont comptés.