"Si le marché comporte toujours un surplus" pétrolier par rapport à la demande au moment de la prochaine réunion de l'Opep en mars, l'organisation "n'hésitera pas à prendre des mesures supplémentaires pour rééquilibrer le marché", a affirmé mardi le secrétaire général de l'organisation, Abdallah El-Badri. Il a estimé qu'il était encore "trop tôt" pour jauger les effets de la baisse de production décidée en décembre par l'Opep pour enrayer la chute des prix du baril. "Cela ne fait qu'un mois que l'Opep a pris cette décision (baisse de 2,2 millions de barils/jour). Il est trop tôt pour juger des effets qu'elle a pu avoir sur les marchés pétroliers", a-t-il déclaré dans une interview au Bulletin mensuel de l'Opep, la revue de l'organisation. "Nous ne connaîtrons pas tous les effets de la dernière baisse et le degré d'adhésion des Etats membres avant le 15 février", donc "il est trop tôt pour dire" que cette baisse "n'a pas eu d'effet", a-t-il conclu. Il a, par ailleurs, souligné que "d'après les données que nous avons reçues, les Etats-membres ont respecté à 100% les deux premières baisses et c'est un bon signe", ajoutant qu'"après le 15 février, le secrétariat étudiera le marché avec attention et présentera ses conclusions lors de la prochaine conférence en mars". La Conférence, a-t-il prévenu, n'hésitera pas à prendre d'autres mesures pour équilibrer le marché. L'Opep avait réduit déjà sa production de 500.000 barils par jour en septembre puis de 1,5 million de barils par jour (mbj) en octobre, pour enfin opter pour une baisse de 2,2 millions de barils par jour (mbj) le 17 décembre à Oran. A travers toutes ces mesures, l'Opep tente d'infléchir la chute des prix du brut, qui a perdu plus de 100 dollars depuis son record historique de la mi-juillet, à 147,50 dollars. Alors qu'ils cotaient autour de 40 dollars au moment de la réunion d'Oran, les cours de l'or noir ont chuté jusqu'à 32,40 dollars le baril fin décembre avant de rebondir légèrement. Le baril cotait quelque 44 dollars à Londres hier et un peu plus de 38 dollars à New York. De son côté, le prix du panier Opep, regroupant les 13 pétroles bruts de référence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a enregistré lundi une légère baisse par rapport à son prix de clôture vendredi, a indiqué un communiqué de l'organisation. Le panier Opep a reculé de 1,68 dollar pour s'établir à 40,24 dollars le baril lundi contre 41,92 dollars le baril vendredi, précise l'Opep. Malgré tous les efforts consentis par l'Opep, les prix du pétrole n'ont pas vraiment rebondi. La dégradation de l'économie mondiale semble l'empoter, gonflant ainsi les stocks. Cette tendance s'est encore vérifiée après que l'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA) ait livré mardi des prévisions dans lesquelles elle anticipe une chute de la demande mondiale de brut de 810.000 barils par jour en 2009 par rapport à 2008. L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'énergie met en avant le ralentissement économique mondial pour justifier cette nouvelle baisse de sa projection de la consommation d'or noir. Lors de sa précédente estimation, l'EIA tablait sur un repli moins prononcé de 450.000 barils par jour. La demande mondiale ne devrait rebondir qu'en 2010, de 880.000 barils par jour. Yacine B