«La crise financière et économique mondiale a d'abord valeur d'avertissement, en ce sens qu'elle est venue rappeler à chacun, que la situation de nos finances publiques demeure encore dépendante des seules exportations des hydrocarbures», a souligné le chef de l'Etat. Pragmatique, le président de la République remet les choses dans leur contexte. La crise financière et économique mondiale a valeur d'avertissement. L'économie nationale dépend des marchés extérieurs de par les exportations des hydrocarbures. De ce fait, la crise financière et économique mondiale, notamment ses répercussions, nous concerne en premier lieu. «La crise financière et économique mondiale a d'abord valeur d'avertissement, en ce sens qu'elle est venue rappeler à chacun, que la situation de nos finances publiques et, partant, de notre économie ainsi que du bien-être des citoyens, demeure encore dépendante des seules exportations des hydrocarbures», a souligné le chef de l'Etat dans son intervention, dimanche, lors du Conseil des ministres. Clair, net et précis. «J'espère que cette réalité difficile donnera encore de la force à mes appels répétés à nous libérer de l'illusion de l'aisance financière, laquelle a toujours été très aléatoire à mes yeux, et à nous mettre davantage au travail pour bâtir une économie diversifiée à même de garantir sur le moyen et le long termes, la pérennité du développement du pays et du bien-être des citoyens», a souligné le président de la République. Par ces mises au point, le Président Bouteflika a tenu à disqualifier certains hauts responsables qui ne cessaient d'affirmer que l'Algérie était à l'abri de la crise financière secouant le monde. Ces mêmes responsables justifient leur optimisme par la déconnexion de notre économie nationale du système financier international en raison des lenteurs enregistrées dans les réformes bancaires. Cependant, la réalité est tout autre. Mondialisation oblige, aucun pays ne peut se permettre de vivre en hibernation ni en autharcie. Intervenant à l'issue de l'exposé du ministre des Finances, le Président Bouteflika a affirmé: «Je relève avec satisfaction que tout cela confirme les choix que j'ai toujours considérés nécessaires pour accompagner la transition de notre pays vers une économie de marché diversifiée et productive. Cela devrait consolider le consensus national quant à la nécessité pour l'Etat (...) de garder le contrôle sur les secteurs stratégiques de notre économie, et pour barrer la voie à toute volonté spéculative au détriment de nos intérêts nationaux.» Connaissant fort bien le poids des revenus pétroliers dans l'économie nationale, le chef de l'Etat a vivement appelé les principaux opérateurs économiques du pays à diversifier leurs secteurs d'activités et de garantir l'économie du pays à moyen et long termes. C'est dans ce contexte que le Président a rappelé les premières lignes du programme quinquennal de développement prochainement mis en oeuvre, touchant tous les secteurs, et principalement l'économie. Il a déclaré dans ce sens que «la crise économique mondiale, quelle qu'en soit la durée, sera, par nature, certes, conjoncturelle, alors que les problèmes de développement de notre pays sont quant à eux des enjeux structurels qui doivent être pris en charge sans trêve, qu'il s'agisse de la construction des infrastructures de base, de la relance de la production ou de l'appui à la croissance en général». Aussi, les données de cette crise valident plus que jamais les directives présidentielles plusieurs fois réitérées, à l'effet de combattre tout gaspillage des ressources, rationaliser les dépenses de fonctionnement, notamment, et promouvoir de manière plus soutenue une économie diversifiée. Comme le disait Ahmed Ouyahia, le seul moyen pour se prémunir contre les effets de cette crise est de travailler. «Il faut qu'on travaille. Il faut qu'on cesse de penser que nous sommes devenus un pays riche et ne plus parler d'aisance financière», avait-il martelé.