Face à la plus grave récession mondiale qui de plus en plus a englouti, en premier lieu, les économies les plus ouvertes, les débats tant politiques ou économiques ne cessent de se multiplier cherchant, ainsi dans la réflexion et la concertation, une éventuelle sortie de crise. Des rapports émanant d'institutions mondiales et d'organismes régionaux ont dressé divers tableaux sur la situation économique mondiale actuelle tout en formulant des prévisions pour les années à venir. La CIA (Central Intelligence Agency ) ne se tient pas à l'écart de tout ce remous. Laissant passer le volet sécuritaire à la trappe, la CIA a voulu, elle aussi, contribuer à cette agitation inhérente à la crise économique mondiale. En effet, sur son site, la CIA a publié la liste des pays par ordre décroissant d'excédent commercial (Current account balance) de l'année 2007. La balance commerciale, pour rappel, est une référence importante pour déterminer la productivité d'un pays. Sur cette base, la CIA a procédé à un classement des pays qui ont de très grandes chances de surmonter la crise actuelle. Le rapport de la CIA est plutôt rassurant pour l'Algérie. Il en ressort clairement que notre pays a les capacités de résister à la crise actuelle. Avec un excédent commercial de 32,08 milliards de dollars en 2008, l'Algérie se place à la 14e position du classement de la CIA derrière les pays comme la Chine, l'Allemagne, le Japon, l'Arabie Saoudite, la Russie, la Suisse, la Norvège, le Koweït, les Pays-Bas, Singapour, la Suède, les Emirats arabes unis ainsi que Taiwan. L'Algérie est également classée au 4e rang au niveau arabe. Au niveau du Maghreb, la Libye occupe le 18e rang, alors que la Tunisie est classée au 132e rang et le Maroc au 147e rang. Le même rapport met aussi le doigt sur les pays qui sont plus ou moins au bord de la faillite tels que l'Islande, le Soudan, l'Inde, Ireland, Pologne ou encore l'Afrique du Sud. Au 181e rang, on y retrouve la France, puis viennent la Turquie, la Grèce, l'Italie, l'Australie, le Royaume-Uni, l'Espagne et les Etats-Unis en queue du peloton au 188e rang. Il est vrai que ce rapport est plutôt rassurant, de même que les conclusions du FMI, qui estime que l'Algérie enregistre depuis plusieurs années de bonnes performances économiques caractérisées par l'accélération de la croissance hors hydrocarbures et la réduction du chômage, la quasi élimination de l'endettement extérieur, et d'importants surplus extérieurs et budgétaires. Le FMI estime d'ailleurs que la position extérieure reste forte, avec des réserves internationales atteignant environ 135 milliards de dollars en octobre 2008, et que la position budgétaire reste solide malgré la forte expansion des dépenses de fonctionnement et d'équipement. Grâce à des recettes en hydrocarbures encore élevées, le surplus budgétaire global devrait atteindre près de 9% du PIB. Cela a permis une accumulation supplémentaire de ressources dans le Fonds de régulation des recettes (FRR). Néanmoins, il ne faudrait pas se leurrer. Il s'agit aujourd'hui pour l'Algérie d'inscrire son développement dans la durabilité. C'est dans ce sens justement que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a saisi l'occasion de la tenue du Conseil des ministres, dimanche, pour rappeler que même si l'Algérie dispose de moyens nécessaires pour assurer la continuité de ses programmes de développement à moyen terme, il est aujourd'hui primordial de sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Le chef de l'Etat a, d'ailleurs, estimé que la crise actuelle a d'abord valeur d'avertissement, en expliquant qu'elle est venue rappeler à chacun que la situation des finances publiques et, partant, de l'économie ainsi que du bien-être des citoyens, demeure encore dépendante des seules exportations des hydrocarbures. Le président de la République s'est dit espérer que cette réalité difficile donnera encore plus de force à ses appels répétés à se libérer de l'illusion de l'aisance financière, "laquelle a toujours été très aléatoire à mes yeux", et à se mettre davantage au travail pour bâtir une économie diversifiée à même de garantir, sur le moyen et le long termes, la pérennité du développement du pays et du bien-être des citoyens.