Le président de la Commission de l´Union africaine (UA) Jean Ping, s´est dit hier «très inquiet» d´un éventuel retrait des soldats de la force de paix africaine en Somalie (Amisom), espérant qu´il sera évité. «Nous sommes vraiment très inquiets, mais nous espérons que quelque chose sera fait pour éviter» un retrait des 3400 soldats ougandais et burundais qui composent l´Amisom, a déclaré M.Ping lors d´un point de presse au siège de l´UA à Addis Abeba. Ces déclarations interviennent après l´annonce jeudi par le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, du souhait du Burundi et de l´Ouganda de retirer leurs hommes de Somalie avant le départ des troupes éthiopiennes prévu début 2009, faisant craindre un vide sécuritaire. L´Ouganda avait vivement démenti ces allégations, affirmant au contraire vouloir renforcer ses effectifs sur place. M.Ping a toutefois confirmé que l´Ouganda et le Burundi envisageaient un tel retrait, mais en fonction de certaines «conditions qui ne sont pas encore remplies: le retrait éthiopien, l´absence d´accord politique somalien, l´absence de renforts pour l´Amisom». Evoquant un «scénario catastrophe», le patron de l´UA a «espéré sincèrement que cela n´arrivera pas», et souligné que l´UA déployait des efforts diplomatiques importants pour renforcer cette force de paix en place depuis mars 2007 et la maintenir en Somalie, en dépit du retrait de l´armée éthiopienne. «Nous avons demandé aux pays africains d´augmenter leur participation en Somalie (...), au Conseil de sécurité (de l´ONU) de nous rejoindre là-bas et aux partenaires de l´UA de nous aider à financer cette force», a-t-il expliqué. L´UA a déjà demandé à plusieurs reprises au Conseil de sécurité de l´ONU de déployer une force de paix internationale en Somalie. Le commissaire à la paix et à la sécurité de l´UA, Ramtane Lamamra, se trouve actuellement en mission à New York dans ce but. «Un retrait de Somalie est inacceptable pour l´UA, mais aussi pour le reste du monde», a martelé M.Ping, évoquant les populations somaliennes qui souffrent de la guerre civile depuis 1991. L´armée éthiopienne, qui intervient officiellement depuis fin 2006 en Somalie voisine et qui a mis en déroute début 2007 les tribunaux islamiques qui contrôlaient depuis six mois la majeure partie du centre et du sud du pays, dont la capitale Mogadiscio, a annoncé son retrait total du pays d´ici le début 2009.