En l'absence d'un secteur économique créateur de richesse, l'économie nationale s'expose dangereusement aux aléas du marché de l'or noir. Les deux baisses de la production du pétrole décidées le 24 octobre 2008 à Vienne, en Autriche et le 17 décembre 2008 à Oran, en Algérie n'ont eu que peu d'effets positifs sur le comportement du marché pétrolier. Ces réductions sont pourtant assez significatives puisqu'elles se chiffrent à quelque 4,5 millions de barils par jour. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui assure 40% de la consommation mondiale d'or noir était convaincue que la dégringolade des prix du pétrole pouvait être enrayée en réduisant l'offre qui, semble-t-il, était supérieure à la demande mondiale. Une hypothèse qui était, il est vrai, incontestable puisque l'économie mondiale qui est entrée en récession avait sensiblement poussé les pays industrialisés à réduire leur consommation d'or noir et, à leur tête, les USA, considérés à juste titre comme étant la locomotive de l'économie de l'ensemble de la planète. Les prix du baril de pétrole qui ont entamé leur sévère dégringolade dès la fin du mois de juillet 2008 après avoir culminé avec le sommet historique de 147 dollars l'ont appris à leurs dépens. Malgré ces contre-performances pour le moins inattendues, l'économie nationale s'est retrouvée à l'abri, dans un premier temps, de cette crise internationale qui tire son origine dans la crise financière due aux subprimes, qui a pris racine aux Etats-Unis. Le système financier algérien, déconnecté du système financier international, était ainsi épargné, au contraire d'établissements bancaires de renommée internationale qui ont fait de manière spectaculaire faillite, à l'instar de la banque Lehman Brothers en Amérique. Ironie du sort, l'économie algérienne allait s'en sortir à très bon compte puisque, pour l'année 2008, elle allait enregistrer une rentrée de devises de près de 80 milliards de dollars, mais grâce uniquement à ses exportations en hydrocarbures. A un prix du baril de pétrole qui n'a pas arrêté de voler de record en record, avant d'entamer sa chute. Une chute brutale que les deux baisses de la production de l'Opep pourtant très craintes par les pays consommateurs n'ont pu enrayer. Le baril de pétrole a flirté avec la barre des 30 dollars il y a à peine quelques jours avant de se hisser à nouveau légèrement au dessus des 40 dollars. Le baril de «Light Sweet Crude» s'est échangé vendredi vers 11 heures à New York à 40,07 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord cotait au même moment à Londres, 45,72 dollars. Dans une telle conjoncture du marché pétrolier quelle sera la situation financière de l'Algérie en 2009? Certainement moins bonne qu'en 2008 puisque les prix de l'or noir ont fondu comme neige au soleil. Ils ont perdu plus de 75% de leur valeur depuis le 11 juillet 2008. Mais ce qui est surtout inquiétant, c'est la facture en importations qui a atteint les 40 milliards de dollars. L'Algérie importe de tout. On ne le répétera jamais assez. Toutes les décisions annoncées en grande pompe pour, ne serait-ce que créer un embryon d'économie productive, sont restées lettre morte. La relance de l'économie mondiale qui ne se fera pas de sitôt n'augure en rien des jours meilleurs pour le marché pétrolier qui demeure lui aussi tributaire de la croissance de l'économie de la planète. La destruction des emplois aux Etats-Unis d'Amérique a touché un niveau jamais enregistré depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Le taux de chômage a atteint au mois de décembre 2008 7,2% de la population active. Selon des chiffres officiels, le nombre de chômeurs aux USA s'élève désormais à 11,1 millions. La sévérité de cette crise suscite des craintes à travers le monde. La première puissance économique de la planète a enregistré pour les quatre derniers mois de l'année 2008 une perte sèche de 1,9 million de postes d'emploi. Et ce n'est certainement pas fini puisque General Motors, 1er constructeur automobile américain, prévoit de nouvelles fermetures d'usines. L'an dernier, le géant américain de l'automobile avait procédé à la fermeture de plusieurs unités de production qui s'est soldée par la perte de 11.000 postes d'emploi. Le secteur de l'automobile ne sera pas sans conséquence sur celui de la production de l'acier. En Algérie, cela commence à sérieusement se faire sentir. Arcelor Mittal d'Annaba est en ébullition. L'année 2009 pourrait s'avérer un test décisif pour l'économie nationale surtout si elle continue de s'accrocher à la fluctuation des prix de l'or noir.