Il forma un groupe de musique moderne à l'émission de la Radio Chaîne II, intitulée «Le micro caché». Devant un parterre de journalistes, une conférence de presse a été tenue hier, lundi, au Complexe culturel Laâdi-Flici du Théâtre de verdure, animée par l'artiste Ouazib Md Ameziane, pour présenter son nouvel album et annoncer son concert programmé jeudi prochain à 20h30, sous l'égide de l'établissement Arts et Culture. Comme à son accoutumée, exigeant et toujours rigoureux, Md Ameziane a toujours refusé la facilité et s'est imposé le respect de l'art et du public comme règle de conduite. Impressionné par la présence de toute cette armada de journalistes, le conférencier a cherché les mots pour remercier l'établissement Arts et Culture à sa tête, M.Mohamedi, notamment pour le professionnalisme de son équipe, car «je n'ai jamais eu un tel précédent», a t-il avoué. Md Ameziane est originaire d'Abou Naâmane, né en 1958 dans un refuge des moudjahidine, de Tazamat, dans la région d'Azzefoun. Après l'exode à Birkhadem (Alger), ce rescapé de la Révolution se cherchait. D'ailleurs, il a pratiqué du football et de la boxe, mais enfin de compte, il s'est avéré que son destin était ailleurs. Apres son adhésion à l'Association culturelle Afus Dag Fus (la main dans la main) à Birkhadem, le jeune homme s'est initié à la musique. Il forma un groupe de musique moderne et c'est l'émission de la Radio Chaîne II, intitulée «le micro caché», qui l'a découvert. Depuis, l'anonymat est brisé. La carrière solo était une réussite totale, mais la tragédie nationale a été un handicap pour tout le monde et surtout pour les hommes de la culture. «Ce retour, je le dois à l'établissement Arts et Culture, à sa tête M.Mohamedi, qui m'a honoré par cette invitation et pour moi, j'essaye de rester fidèle à ma ligne de toujours, qui est de faire de l'art pour l'art. Sans être maniable aux pressions du milieu, qui veut du produit de consommation, toujours plus vite, selon la capacité d'ingestion», a souligné Ouazib Md Ameziane. Ajoutant qu'«on oublie que la musique est une langue universelle et un message qui s'adresse aux âmes sensibles. Elle doit les faire frissonner. La création est une énergie qui s'use si l'on ne s'en sert pas.» Cet artiste fervent à la tendance de ses maîtres, incarnée depuis son jeune âge, patientait sur son sort. Il a fallu attendre un contexte plus favorable, celui de l'esprit des années 70, lorsque la chanson kabyle a commencé à imposer sa loi sur le marché maghrébin et international. Les succès se succèdent et se multiplient et lui ouvrent les portes de tournées triomphales dans de nombreuses villes sur le territoire national et à l'étranger. Ces succès se concrétisent aussi par des enregistrements. Durant plus de deux heures, le public redécouvrira le légendaire artiste à texte avec des chansons qui reflètent la sensibilité aiguisée au devenir de son pays, et toutes les préoccupations d'une époque ou celles plus actuelles d'une jeunesse en quête de repères. Il chantera aussi bien la liberté, le patriotisme, l'amour que la nostalgie, l'immigration, le politique. La vie dans tous ses états. Un concert nostalgique, comme on en voit rarement surtout pour ces nouvelles générations et donc, à ne pas rater.