En marge de la journée culturelle tunisienne, l'ambassadeur de Tunisie réaffirme l'excellence des relations entre les deux pays. Alors qu'en face l'Union Européenne ne cesse de s'élargir pour constituer un bloc de plus en plus uni et de plus en plus fort, l'Union du Maghreb Arabe est, elle, malheureusement en panne depuis des années. Deux des cinq pays qui la composent, l'Algérie et la Tunisie, semblent décidées de ne pas rester figées et ne plus attendre pour densifier leurs relations économiques. Menées normalement jusque là, celles-ci viennent, depuis peu, de connaître une brusque accélération. L'ambassadeur de Tunisie à Alger lors de la conférence de presse qu'il a donnée lundi dernier, en marge de la journée culturelle et touristique tunisienne en Algérie qui s'est tenue à l'hôtel Hilton à Alger, situe ce nouveau départ «à la suite de la visite du Président Bouteflika en Tunisie en février dernier». Tout récemment aussi s'est tenue la réunion de la commission mixte à Tunis où la délégation algérienne était dirigée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia. C'est dire le niveau d'intérêt accordé par les parties à une coopération étroite entre les deux pays. Plusieurs accords ont été signés à cette occasion. La journée tunisienne de lundi dernier entre justement dans le cadre de l'application de ces accords. Et quoi de mieux que le tourisme qui est précisément le fer de lance de l'économie tunisienne en même temps qu'il est une grande richesse en Algérie qui ne demande qu'à être mise en exploitation. Pour ce faire, l'expertise tunisienne dans le domaine est souhaitée par l'Algérie tandis que la Tunisie bénéficie d'une manne annuelle d'un million de touristes algériens. Une manne qui prend encore plus d'intérêt dans un contexte de crise mondiale qui n'épargne pas l'industrie touristique en général et celle de la Tunisie en particulier. Il faut savoir, comme l'a souligné l'ambassadeur de Tunisie à Alger, que l'industrie touristique représente en Tunisie 6% du PIB. C'est aussi 340.000 emplois directs et indirects. Il faut savoir également que la Tunisie a accueilli en 2008 quelque 6.800.000 touristes dont plus d'un million d'Algériens. C'est très bien direz-vous, mais que reste-t-il donc à faire? Pour la Tunisie, l'important est aujourd'hui de canaliser ce flux. D'impliquer les voyagistes algériens dans le produit touristique tunisien qui représente une part non négligeable de près de 150.000 clients, selon le directeur régional de l'Office tunisien du tourisme présent à la conférence de presse. D'ailleurs, une réunion regroupant ces voyagistes avec des responsables du tourisme tunisien s'est tenue au cours de la journée organisée au Hilton. Le reste des touristes algériens qui se rendent en Tunisie par route ou par avion, ne sollicitent pas les services des tour-opérateurs. Ce sont 7000 véhicules/jour dans les postes frontaliers. Un tel nombre est nettement au-dessus des moyens disponibles dans les points de passage. Des incidents sont donc signalés ici et là lors des grandes affluences de l'été. L'ambassadeur de Tunisie a assuré que de nouvelles dispositions sont d'ores et déjà prévues pour 2009 pour une meilleure prise en charge de nos touristes. A noter justement qu'en 2009 la période estivale sera coupée par le mois de Ramadhan qui influera à la baisse sur le nombre des touristes. D'où l'intérêt des voyagistes. Et la diversification des formules offertes comme la thalassothérapie et autres promotions. Cela dit, le tourisme n'est pas tout dans les relations algéro-tunisiennes. Il y a 25 entreprises algériennes installées en Tunisie et autant d'entreprises tunisiennes en Algérie. La journée tunisienne s'est clôturée par un dîner gala où la gastronomie de nos voisins de l'Est était à l'honneur. Un défilé de mode où les tenues traditionnelles venues de Djerba et de Nabeul ressemblaient à s'y méprendre à celles de nos contrées. Des danses folkloriques aussi. Un dîner auquel ont pris part le ministre des Affaires maghrébines M.Abdelkader Messahel ainsi que le ministre du Commerce M.Djaâboub. Une journée et une soirée qui ont rappelé, pour ceux qui l'auraient oublié, que les peuples du Maghreb ont plus de points communs que de différences. Tout pour former un ensemble régional harmonieux et fort face à l'Union européenne plus disparate dans sa composition. Et pourtant...