Après la mort du président du Sénat, la course à sa succession est définitivement ouverte. Après le décès du président du Conseil de la nation, M.Mohamed Cherif Messaâdia, la course à sa succession est définitivement lancée. De nombreux noms sont évoqués ici et là, mais ceux qui reviennent à chaque fois sont Abdelaziz Belkhadem, l'ex-ministre des Affaires étrangères, et qui avait déjà occupé le poste de président de l'APN, mais aussi l'actuel sénateur Boualem Bessayeh. Ce scénario avait été étudié, il y a quelques jours, en raison de l'état de santé critique du n° 2 de l'Etat. Selon le règlement intérieur du Conseil de la nation, le président est élu à l'issue d'un vote des membres de la seconde Chambre. Le Conseil de la nation est composé de 80 sénateurs issus du RND, du tiers présidentiel (48 parlementaires), du FLN (10 membres), du FFS (4 membres) et du MSP (2 sénateurs). Pour être élu, le nouveau président de la Chambre issu de la nouvelle majorité parlementaire ou d'une personnalité désigné par le Président de la République, doit avoir le vote de la majorité du Conseil, ce n'est pas évident après la déroute du RND et surtout la victoire du FLN. Il y a actuellement six places vacantes au Sénat. Le Président doit incessamment les désigner pour compléter la composition du Sénat et ce, avant l'installation de la nouvelle Assemblée. L'entrée donc d'Abdelaziz Belkhadem, au Sénat est fort probable. En coulisses, on parle même de Hadi Khediri, l'ancien ministre de l'Intérieur et autre membre influent du FLN. Mais contrairement à 2002 où Messaâdia n'a eu aucun mal à accéder à la tête du Conseil de la nation et à écarter de sa route Boumaza, le nouveau successeur n'aura pas le soutien important du groupe parlementaire du RND. En effet, le RND avait préféré laisser la place à un membre important du comité central du FLN et garantir son maintien au pouvoir. Mais la déroute inattendue du RND au lendemain des législatives pourrait inverser la tendance et le parti d'Ouyahia pourrait alors constituer un barrage pour l'arrivée du nouveau successeur de Messaâdia à la tête du Sénat. Selon certaines indiscrétions, le RND pourrait, cette fois, négocier son retrait du terrain contre quelques portefeuilles importants dans le prochain gouvernement. Ces négociations au sommet expliquent, en partie, le silence radio d'Ouyahia, qui ne veut pas se prononcer sur les élections, avant d'assurer au maximum ses arrières politiques. Mais devant l'évolution de la situation politique qui «sourit» plus au FLN, il n'est pas exclu que des membres du RND se rangent définitivement aux côtés de l'homme choisi par le Président et accélèrent ainsi l'installation d'un nouveau n°2 du pouvoir pour assurer leur avenir politique. Il est clair que le Conseil de la nation vivra des moments mouvementés qu'animera une Assemblée déjà morose.