Le prochain rendez-vous officiel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est prévu pour mars.Cependant, l'Opep pourrait se réunir avant cette date pour examiner la performance enregistrée en janvier sur le marché du pétrole. Le représentant de l'Iran au sein de l'Opep, Mohammad Ali Khatibi, a, en effet, affirmé que l'Organisation organiserait une réunion extraordinaire en février à Koweït, a rapporté lundi le site internet de la télévision d'Etat iranienne. "Il est prévu que la réunion extraordinaire de l'Opep ait lieu le mois prochain à Koweït", a déclaré M. Khatibi. Il a toutefois ajouté que "la date exacte" n'avait "pas encore été fixée" et qu' "aucune invitation" n'avait été lancée aux membres. L'éventualité d'une réunion de l'Opep avant mars avait déjà été évoquée au lendemain de la réunion du 17 décembre à Oran. En effet, le ministre de l'Energie et des Mines et président de l'Opep en 2008, M. Chakib Khelil, avait déclaré que l'Organisation pourrait tenir une réunion exceptionnelle avant le mois de mars si les cours pétroliers continuaient de chuter. Certains ministres de l'Opep avaient estimé que le sommet économique arabe qui doit se tenir le 19 janvier au Koweït et auquel doivent participer certains ministres de l'Opep pourrait être l'occasion pour l'Organisation de réexaminer la situation des prix. L'Organisation avait annoncé plusieurs réductions de son offre ces derniers mois, dont une baisse de 2,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier, décidée lors de sa réunion d'Oran. Les signes indiquant que l'Opep s'en tient à ses objectifs de réduction de production sont de plus en plus perceptibles. Après l'annonce faite par l'Arabie saoudite, affirmant qu'elle allait entièrement se conformer à la réduction des quotas décidée par l'Organisation, c'était au tour des Emirats arabes unis d'annoncer, quelques jours plus tard, la baisse de leur production pour se conformer aux quotas de l'Opep. Le marché avait considéré ces annonces comme un signal positif qui a fait progresser les cours. Ces deux pays sont parmi les principaux producteurs de pétrole au sein de l'Opep. Après ces deux pays, c'est au tour de la Libye d'annoncer la réduction de sa production. Une réduction de 270.000 barils par jour dépassant ainsi de 20.000 bj celle décidée par l'Opep, en ce qui concerne le quota lui étant affecté lors de la réunion d'Oran. Conformément aux décisions de l'Opep, la Libye n'était censée réduire sa production que de 250.000 bj. Selon de nombreux analystes, l'Opep semble se conformer aux objectifs définis lors sa réunion d'Oran et réduit sa production. Une attitude qui soutient les prix du baril. En effet, le prix du brut a dépassé hier les 47 dollars. Toutefois, ce regain du prix du pétrole est aussi à mettre à l'actif de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza et qui fait craindre un embrasement régional pouvant perturber les approvisionnements d'or noir, notamment en provenance d'Iran. Comme l'explique David Moore de Commonwealth Bank of Australia, "le conflit à Gaza vient ajouter une nouvelle pression géopolitique sur les prix du brut". L'appel lancé par un responsable militaire iranien plaidant pour un arrêt des livraisons de brut en direction des pays qui soutiennent Israël, rend nerveux les investisseurs. Surtout quand on sait que l'Iran dispose d'une capacité de nuisance importante via le détroit d'Ormuz, où transite plus d'un quart du pétrole mondial. Yacine B.