C'est l'expert en architecture parasismique et président du club d'études des grands risques, Abdelkarim Chelghoum, qui a soulevé cette question. Voilà l'ébauche d'une grande polémique qui pointe son nez. «Le minaret de la Grande Mosquée d'Alger risque d'être un grand danger» estiment les spécialistes. Selon eux, ce dernier menacerait de tomber dans le cas où un tremblement de terre survenait dans la capitale algéroise, connue pour sa grande sismicité. C'est l'expert en architecture parasismique et président du club d'études des grands risques, le docteur Abdelkarim Chelghoum, qui a le premier mis le doigt sur la réalité future. En effet, s'exprimant dans le quotidien d'information El Bilad, M.Chelhgoum a mis en garde les acteurs principaux de ce projet contre les retombées dramatiques de la construction du minaret de la Grande Mosquée tel qu'il est prévu. Il a précisé dans ce contexte que ce projet prévoit un minaret de plus de 200 mètres de hauteur, équivalent à une construction de 100 étages, risquant, dans le cas d'un séisme, de s'effondrer sur l'esplanade de la mosquée. «Je n'aimerai pas que la mosquée devienne un cimetière», a-t-il dit pour attirer l'attention sur ce danger futur. Poussant la critique jusqu'au bout, M.Chelghoum a également indiqué que les autorités qui l'ont mis au point, ont mal choisi le site qui abritera le troisième plus grand lieu de culte musulman dans le monde arabe après «El Haramain Echarifain», déclarant ainsi que «ce projet sera à l'origine de beaucoup de problèmes, notamment à cause de sa proximité avec oued El Harrach et de sa localisation sur la côte Est de la capitale, connue pour la densité de son trafic routier, rendant la situation invivable». Les raisons de ce mauvais choix, reviennent selon lui, à l'empressement de ces autorités qui n'ont d'ailleurs, confié l'étude de ce dossier qu'à un seul bureau d'études allemand. «Confier l'étude du projet à un seul groupe ne veut pas forcément dire que ce groupe est le plus performant, surtout lorsqu'il s'agit de grands projets dans un pays d'une grande sismicité comme l'Algérie», a-t-il dit pour dénoncer cet empressement. Voulant toutefois nuancer quelque peu ses propos, M.Chelghoum a indiqué qu'il n'était pas contre la construction de la mosquée, mais que cette dernière devrait être faite en observant toutes les règles de prudence, compte tenu du douloureux passé de l'Algérie dans le domaine des séismes.