L'incinérateur génère des gaz nocifs à l'environnement et à la santé. «Il n'y aura pas de projet d'incinération de déchets en Algérie», c'est ce qu'ont affirmé à L'Expression des experts en environnement. Selon ses derniers, l'incinérateur rejette des dioxines qui ont des effets nocifs sur la santé et l'environnement et qui peuvent causer des maladies comme le cancer, les allergies, des infections dermatologiques, créer des troubles dans l'appareil de reproduction et des perturbations du système nerveux...Ainsi, le choix s'est obligatoirement porté sur les centres d'enfouissement techniques (CET) car ils se sont révélés être le meilleur procédé de traitement de déchets solides ménagers. Ce choix s'explique par l'aspect écologique que revêt le CET. Il faut rappeler que le CET consiste en un énorme casier creusé dans le sol et pourvu d'une géomembrane imperméable pour éviter les fuites polluantes: les déchets ménagers déversés n'y génèrent pas de pollution pour l'environnement. L'avantage supplémentaire réside dans le fait qu'il nous permet la récupération des matières recyclables comme le papier, le carton, le plastique, le verre, les métaux...donc il est bénéfique. Alors que l'incinérateur n'autorise que le tri des métaux et des verres. Un autre avantage pour le CET, c'est que celui-ci après ses 15 ans de vie se transformera en un jardin public (parce qu'il est déclaré automatiquement zone inconstructible), ce qui n'est pas faisable avec l'incinérateur. Mais la question se pose au cas où le terrain n'est pas disponible pour l'installations d'un CET: «Là, l'usine d'incinération de déchets pourra être envisagée, probablement au cours de la prochaine décennie», toujours selon les experts. Ces spécialistes insistent sur la pratique des techniques propres dans le domaine du traitement des déchets. Au chapitre des déchets dangereux, le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme grâce à sa stratégie de la préservation de l'environnement a pu éliminer définitivement le PCB ou les Poly/Chloro/Biphényles qui sont des dérivés chimiques chlorés plus connus sous le nom de pyralènes. Ces dérivés toxiques se retrouvent généralement dans les transformateurs électriques et les condensateurs. S'agissant de l'amiante, le mercure, le cyanure, «leur élimination est en cours», attestent les experts. Il faut souligner que l'Algérie est confrontée à de nombreux problèmes liés à la gestion des ressources naturelles, à la lutte contre les pollutions et les nuisances et à la protection et la préservation des patrimoines. Après avoir été marginalisé par les politiques, le secteur de l'environnement a connu ces dernières années une transformation en profondeur. Le «Rapport national sur l'état et l'avenir de l'environnement» (RNE 2000), qui a servi de base à l'élaboration du Plan national d'actions pour l'environnement et le développement durable (Pnae-DD), dressait un bilan accablant et alarmant sur l'environnement. Ainsi, le recensement des problèmes a fait apparaître des ressources en sols et en couvert végétal en dégradation constante, des ressources en eau limitées et de faible qualité, une urbanisation non contrôlée des zones littorales, une industrialisation mal maîtrisée générant des pollutions industrielles et urbaines à l'origine de sérieux problèmes de santé publique et un cadre institutionnel et juridique déficient avec des mécanismes réglementaires souvent peu appliqués. Pour rappel, et selon les chiffres officiels, il y a environ 8 millions de tonnes de déchets ménagers par an dont seulement 20% sont récupérés. Quant aux déchets dangereux, ils se situent à environ 325.000 tonnes/an en Algérie. Le département ministériel de l'environnement a, par ailleurs, formé 1800 délégués au niveau des usines réparties à l'échelle nationale pour contribuer à l'amélioration de la gestion écologique de ces entreprises.