Quelques heures à peine après la tenue des législatives, le Président Bouteflika a finalement signé les nouveaux statuts de cette société L'entreprise se transforme, dès lors, en Société par actions (SPA). Elle se filialisera par la suite, mais gardera, précise-t-on encore, l'«Etat» comme «actionnaire majoritaire». Une précision qui vient à point nommé, dit-on, éliminer toute équivoque et écarter tout rapprochement avec des modèles jugés «trop libéraux», à l'image de ce qui se fait actuellement en Angleterre ou aux Etats-Unis. Cela dit, l'assurance d'un Etat qui demeure responsable du service public et du maintien de la péréquation nationale des tarifs ne suffit pourtant pas à rassurer un effectif important et habitué à considérer avec amertume les conséquences fâcheuses, d'une privatisation «fataliste à la Don Quichotte», comme se plaît à la qualifier un employé qui y travaille depuis plus d'un quart de siècle. La loi sur la restructuration du secteur de l'électricité et de la distribution du gaz par canalisations, adoptée par le Parlement sortant, ouvre essentiellement à la concurrence les activités de production et de commercialisation de l'électricité et du gaz. L'objectif étant, d'après le processus de réformes initié par le secteur de l'Energie et des Mines, d'assurer la libre concurrence en amont et en aval du secteur et d'éliminer tout monopole de fait. A l'exception, faut-il le préciser, de la régulation des monopoles naturels, donc des réseaux de transport. L'ouverture du capital serait, dans cette perspective, une source de financement, «un moyen de rendre la gestion rigoureuse et une opportunité de croissance du marché financier local». Les nouveaux statuts de Sonelgaz, ainsi signés, lui permettraient de développer de nouveaux types de contrats dans le domaine de la production et de donner libre accès à des entreprises publiques ou privées, aux réseaux de transport d'électricité «avec application de tarifs non discriminatoires pour tous ceux qui veulent vendre leur gaz naturel ou leur électricité sur le marché intérieur». Concernant, maintenant, les exportations futures d'électricité et de gaz naturel, il est noté que Sonelgaz et Sonatrach seront «seules» habilitées à le faire, mais pourront toutefois s'associer avec d'autres entreprises publiques et privées. Une Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) assurera, quant à elle, la transparence des transactions, la non-discrimination et la protection des consommateurs. Aussi, afin de mieux répondre aux nouvelles donnes, une nouvelle organisation dite «moderne et efficace» serait en cours de finalisation. Elle aboutirait à la création imminente d'un groupe industriel «le groupe Sonelgaz» qui sera constitué de filiales. Selon des sources bien informées, le groupe réunira autour d'une entreprise mère, trois directions générales. La première s'occupera exclusivement de la production, la deuxième du transport et la troisième de la distribution. Une organisation qui hissera le groupe parmi «les 5 premières entreprises du secteur dans le bassin méditerranéen».