La question devra être programmée pour l'examen et l'approbation du gouvernement, lors de son prochain conseil. Approuvé définitivement la semaine dernière par le ministre des Ressources en eau, le dossier portant sur la filialisation de l'Agence nationale des barrages et des transferts (Anbt) a d'ores et déjà atterri sur le bureau du chef du gouvernement. L'annonce a été faite, hier au Palais des expositions de la Safex, par le secrétaire général du ministère des Ressources en eau Mustapha Karim Rahiel, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'eau. La filialisation de l'Anbt qui est, semble-t-il, devenue une simple agence d'appels d'offres, est importante à plus d'un titre, car il s'agit bel et bien d'un nouveau mode de gestion qui permettra à l'agence de gérer deux volets importants, à savoir l'exploitation et les transferts. L'Anbt va passer donc, à la suite de cette métamorphose, d'un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) à une Spa (Société par actions) avec deux filiales. Tout va bon train pour rompre avec l'ancienne tradition de gestion qui constituait, faut-il le dire, le maillon faible d'une chaîne qui veut assurer coûte que coûte sa consolidation. Elle est même à l'origine des pertes physiques et commerciales recensées et évaluées à des millions de mètres cubes et à des milliards de dinars. Interrogé par l'Expression sur cette question précise, le secrétaire général du ministère, indique, sans nager dans les profondeurs de la question que l'Algérienne des eaux s'est embourbée dans une situation financière délicate du fait des dettes qui se sont accumulées au fil des années. Elles sont très importantes, se contente de dire Mustapha Karim Rahiel, se gardant d'annoncer des créances qui, le moins que l'on puisse dire, ne peuvent être qu'une traduction pure et simple d'un taux de 60% d'Algériens qui ne paient pas l'eau. Le démarrage du projet Suez, un contrat de partenariat pour gérer l'eau au niveau de l'Algérois, mis en marche depuis le premier mars dernier, devra changer, à coup sûr, les choses de fond en comble. Lequel mode de gestion sera généralisé, faut-il le souligner, aux autres villes du pays, notamment Constantine, Annaba et Oran à partir du mois d'octobre prochain. Interrogé sur une éventuelle volonté de la part des pouvoirs publics de réajuster le prix du mètre cube d'eau, l'orateur dira que tout réajustement devra tenir compte des revenus des ménages et de la révision à la hausse, par Sonelgaz, du coût de l'électricité.